“La poésie intéresse les étudiants”

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La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous de cet album…Slimane Belharet : C’est une cassette qui contient onze poèmes déclamés sur un fond musical. Elle est dédiée aux mères comme son titre l’indique : “Asefru i yemma”. Quatre parmi les onze poèmes ont pour thème la mère. Il s’agit de Ikem Ayemma, Taqbaylit Zikni, Tabrats i yemma, Lehmal niden. Deux autres textes sont des hommages au cheikh El Hasnaoui et à Mouloud Mammeri. “Awal Ghef tadri, Draya ger ydeli d wass, tizlits khfifen, winat, et lukan, sont les titres des poèmes de cet album qui sera mis sur le marché le 15 mai 2005.

Pourquoi avoir choisi Mammeri et El Hasnaoui ?C’est un pur hasard car ce sont des poèmes que j’ai composés récemment. J’ai composé de nombreux textes en hommage à d’autres figures de proue de notre culture comme Matoub Lounès et Aït Menguellet. Donc il ne s’agit point de choix mais plutôt d’une coïncidence.

Vos poèmes sont déclamés sur un fond musical…Oui. Le son et la réalisation de cette musique sont de Belaïd Abranis. La musique d’entrée a été composée par ce dernier.

Avez-vous butté sur des problèmes pour trouver un éditeur ?C’est très difficile de trouver un éditeur qui accepterait de produire de la poésie dans ces temps qui courent. J’ai eu de la chance, car j’ai pu trouver un éditeur. Il s’agit de M. Madjid Ouabès, responsable des éditions La Colombe de Timizart.

Pourquoi avez-vous opté pour la cassette et non pas pour le livre ?Dans la culture kabyle, la poésie a plus d’impact quant elle est orale. En éditant un livre de poésie, ce n’est pas évident de trouver des lecteurs. En plus, en poésie, la déclamation joue un rôle important.

Actuellement, vous animez des récitals poétiques à Tizi Ouzou…J’ai fait deux récitals à Bastos et Hasnoua II. Je rends hommage aux étudiants qui ont su écouter et apprécier la poésie et ce contrairement à ce qui se dit concernant un désintérêt de tout ce qui est rime. Les deux premiers récitals m’encouragent à aller de l’avant et à poursuivre ma tournée notamment à l’institut para-médical à l’Ile et à la cité M’douha.Prochainement, j’animerai des récitals à Alger, Bougie et Bouira. Les gens s’intéressent pour peu de savoir gérer le récital sur scène.

Que pensez-vous de la poésie kabyle ?Mon rêve est de parvenir à créer un club de poésie à Tizi Ouzou. Il y a beaucoup de poètes mais la qualité n’y est pas. Il y a aussi de nombreux festivals de poésie mais ces derniers restent sans suivi. A la fin de chaque festival, chacun rentre chez lui et on attend le prochain…

Avez-vous d’autres projets ?J’ai un livre qui sera édité bientôt par le Haut Commissariat à l’Amazighité. L’année passée, j’ai édité un livre sur les déboires d’un enseignant.

Pourquoi avez-vous arrêté l’animation radiophonique ?C’est un arrêt motivé par un besoin de ressourcement. Un recul est nécessaire pour voir les choses autrement. Cela peut permettre la naissance de nouvelles idées. Quand nous n’avons pas du nouveau, il est préférable d’arrêter momentanément. Actuellement, je prépare une émission pour la nouvelle chaîne de télévision berbère.

Entretien réalisé par Aomar Mohellebi

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