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Amour et guerre en terre numide

2002
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Jamais reine numide n’a autant intéressé les auteurs classiques comme l’a fait. Sophonisbe. Voltaire, Corneille, Mairet… tirèrent de sa vie des tragédies qui ont eu leurs heures de gloire. La tragédie de Mairet écrite en 1634 est peut-être la plus grande de toutes non pas que les autres manquent de poids et de finesse mais elles ne urpassérent guère celle de Jean Mairet. S’inspirant des travaux de l’historien Tite-Live, Jean Mairet, nous raconte dans sa pièce en quatre actes la vie mouvementée de cette reine qui a pesé énormément sur l’histoire de la Numidie. Princesse carthaginoise, Sophonisbe née en 235 av J.C. contracte un mariage d’intérêt avec Syphax, roi de Numidie. C’est la Rome conquérante, la Rome menaçante qui est la cause de cette alliance. Devenu son époux, Syphax ne tardera pas à entrer en conflit avec Rome. Si Syphax est l’allié de Carthage, Massinissa, un autre chef numide, est l’allié de Rome. Dans une bataille qui va opposer ces deux chefs, Syphax trouve la mort en découvrant tardivement que son épouse est prise de passion pour Massinissa. Telles sont les scènes que nous montrent les deux premiers actes de la tragédie. Dans le troisième acte, c’est un Massinissa triomphant foulant le sol du palais de Syphax qu’on nous donne à voir, Sophonisbe qui s’y trouve, s’apprête à se suicider pour sauver son honneur, mais comme l’amour est au rendez-vous, le mariage est conclu sur le champ. Massinissa devient ainsi le second époux de Sophonisbe. Mais c’était sans compter sans l’intraitable Scipion l’Africain. Celui-ci, en évoquant les intérêts de Rome, presse Massinissa de lui laisser Sophonisbe comme butin de guerre (acte IV). Pour échapper au sort que lui réservent les Romains, Sophonisbe s’empoisonne et Massinissa se suicide sur son corps. Ainsi se termine la tragédie de Mairet. Bien sûr, chez Tite-Live, ni Syphax, ni Massinissa ne trouvèrent la mort dans cette folle passion qu’ils portent pour la même femme.

B. B.

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