Accueil Culture La vie, l’œuvre et le combat de Matoub en kabyle

La vie, l’œuvre et le combat de Matoub en kabyle

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Le livre de Mohamed Gaya ne peut pas être de trop dès lors qu’il s’agit du premier ouvrage sur le poète écrit entièrement en tamazight. C’est d’ailleurs sur cette spécificité qu’a insisté Sadeg El Madjid, professeur au département de Tamazight de Tizi Ouzou et préfacier du livre. Ce dernier rappelle, dans sa préface, qu’en juin 1998, quand Lounès Matoub fut assassiné, l’auteur Mohamed Gaya était à Guelma, mais cette absence ne l’avait point empêché de ressentir la douleur à l’instar de tous les Kabyles, qui savaient qu’avec l’assassinat de Lounès Matoub, le combat pour la langue amazighe était fini tout comme la chanson kabyle, qui n’allait plus se relever.

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“Talalit n unazbay” (la naissance du résistant) est le premier chapitre de ce livre agréable à lire car écrit dans un kabyle pur. L’auteur Mohamed Gaya a choisi de raconter Lounès Matoub en utilisant comme fil d’arianne les différents évènements qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Algérie tels la guerre de libération, les évènements de 1963, les premiers pas de Matoub dans la chanson, sa rencontre avec Slimane Azem, Hnifa et Idir, Matoub et les évènements de 1980 (le printemps berbère), les évènements d’Octobre 1988, le Rebelle et le mouvement culturel berbère, l’intégrisme de 1991, l’assassinat du président Mohamed Boudiaf, son kidnapping par le groupe islamique armé. Ici, l’auteur rappelle que certains Kabyles avaient osé remettre en cause l’authenticité de ce rapt.

Mohamed Gaya a même intégré dans ce chapitre le texte de la chanson Imoumen, où Matoub répond avec virulence à ses détracteurs. Enfin, l’auteur revient sur son assassinat. Mohamed Gaya rappelle que Lounès Matoub, nostalgique qu’il était, ne pouvait pas vivre à l’étranger. L’auteur explique qu’en dépit de la situation sécuritaire dégradée et des menaces qui pesaient sur lui, le Rebelle ne pouvait pas ne pas rentrer au pays kabyle. C’est cette nostalgie incontrôlable qui lui côuta la vie. Mohamed Gaya écrit que le 25 juin 1998 est un jour maudit puisqu’il a privé la Kabylie de l’être le plus cher, le plus courageux, le plus honnête et l’artiste le plus talentueux. Sans compter sa popularité phénoménale.

Pour illustrer la grandeur de l’artiste Lounès Matoub, Mohamed Gaya a repris sa discographie, la plus riche dans l’histoire de la chanson kabyle. A titre d’exemple, Lounès Matoub a édité 28 chansons dans la seule année 1979. A cette quantité énorme, s’ajoute la qualité inégalée de ses compositions musicales et poétiques, avec bien sur sa voix qui reste la plus belle de toutes.

Des poèmes en hommage à Lounès Matoub sont insérés dans la deuxième partie du livre, ainsi que des photos : celle de Lounès avec sa mère et son père, avec sa sœur Malika, avec Djamel Zenati et Sadek Akrour en 1990, avec Hakim Meddane au stade de Tizi Ouzou. En annexe, Mohamed Gaya a repris des articles de presse qu’il a jugés de portée historique comme “Le dernier jour de Matoub”, “être poète, selon Lounès” et “Regard sur la poésie de Lounès Matoub”. Mohamed Gaya a inséré, pour mémoire, tous les prix internationaux reçu par Lounès Matoub comme le prix de la mémoire de Danielle Mitterand, le prix de la liberté d’expression au Canada, le prix Tahar Djaout de la Fondation Abba…

Le livre de Lounès Matoub coûte 180 DA.

Aomar Mohellebi

Les livres parus sur Lounès Matoub

– Le Rebelle/ par Lounès Matoub

– Matoub Lounès mon frère/ par Malika Matoub

– Pour l’amour d’un rebelle/ par Nadia Matoub

– Le Barde flingué/ par Abderrahmane Lounès

– Le testament/ par Abderrahmane Lounès

– Mon nom est combat/ par Yalla Seddiki

– Ayizem anda teddid/ par Rachid Mokhtari

– Lettre ouverte/ par Mohand Loukad

– Textes choisis/ par Rachida Fittas

– Matoub Lounès, le résistant/ par Mohamed Gaya

– Les dernières minutes du rebelle, anonyme

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