Une traduction inédite

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Bel hommage que celui rendu à Mouloud Feraoun par les éditions américaines “University of Virginia Press”, en faisant paraître aux Etats Unis, la version anglaise et originale de son roman “Le fils du pauvre”, signé en 1950 et publié à compte d’auteur aux éditions “Les Cahiers du nouvel humanisme”.C’est sous le titre “The poor man’s son : Menrad, Kabyle schoolteacher”, que ce roman autobiographique est mis en vente Outre-Atlantique, quelques jours seulement avant le 43e anniversaire de l’assassinat de l’écrivain, le 15 mars 1962.La traduction, signée Lucy R. Mc Naïr avec la caution intellectuelle de James D. Lesueur, professeur d’histoire à l’université de Nebraska, mérite d’être saluée, car outre le fait d’offrir au public anglophone le classique de Feraoun le plus traduit, elle présente le texte intégral d’un best-seller. C’est chose inédite depuis 50 ans. La version du “Fils du pauvre” connue du grand public est celle rééditée en 1954 au “Seuil” et amputée des passages qui font référence au régime de Vichy, soit environ 70 pages.Ce premier roman de Mouloud Feraoun a pour cadre un village de la montagne de la kabylie au début du siècle. C’est là que vivent les Menrad. Ils ne font pas, comme on dit “figures de pauvres”. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont pauvres. Ils sont comme les autres, voilà tout. Dans ce livre Mouloud Feraoun raconte sa propre histoire. Il était destiné à devenir berger, il a eu plus de chance que la plupart de ses camarades, il a pu étudier, conquérir un diplôme, sortir de la pauvreté.C’est comme pour s’excuser de cette chance qu’il a écrit “Le fils du pauvre”, qui est devenu dans l’Algérie d’aujourd’hui, un classique.

Nacer Maouche

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