Le Défi d’une femme

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Vivre en Italie pour une Algérienne n’est pas une sinécure. Mériem Bouaoud avait pris ce risque au moment où l’Algérie basculait dans l’horreur.Installée à Milan, ville industrielle du nord, elle n’avait pas de grands atouts pour réussir cette implantation en terre transalpine. Les obstacles sont multiples. Il y a d’abord l’écueil de la langue, puis comme un malheur n’arrive jamais seul, à son arrivée, elle fut délestée d’une grande somme d’argent. Les maîtres d’œuvre de cette escroquerie sont des pseudo amis. Enfin, il y a l’âge et elle le reconnaît dans son témoignage Le défi d’une femme ; il n’est pas facile de refaire sa vie à cinquante ans.Contrairement à beaucoup d’Algériens qui avaient pris le chemin de l’exil à cause des conditions sécuritaires, elle, ce sont les problèmes familiaux qui ont été derrière ce départ du pays natal. Dans la cuisine de son studio milanais qu’elle partageait avec deux autres femmes, elle avait pris l’habitude de se confier à un journal. Sa particularité, c’est de remonter le temps. Sous forme de flash back, ce témoignage authentique, se déploie sur quinze épisodes. C’est en quelque sorte le feuilleton d’une vie faite de traumatismes multiples. Le premier, c’est celui de la violence de la mère. Avec à la clé un mariage à quatorze ans puis toute une série d’interférences malheureuses dans la vie de sa fille.La mère, agit comme dans un film d’horreur en jouant le rôle d’une empêcheuse de parvenir au bonheur. Enfin, le témoignage de Mme Mériem Bouaoud pénètre pudiquement son intimité conjugale. Les quatre mariages qu’elle avait eus furent des échecs retentissants. Dans cette série incroyable de traumatismes subis, l’auteur grâce à une grande force de caractère, avait pu échapper à la dépression en s’adonnant à la lecture et à l’écriture.La thérapie par les mots est une panacée récurrente chez les auteurs algériens de cette dernière décennie.

Slimane Aït SidhoumLe défi d’une femme / Par Mériem Bouaoud, Casbahéditions.

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