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Une grotte de légende

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Pourtant s’il existe une littérature abondante sur les grottes, il y en a très peu que l’on peut visiter, explorer, découvrir. Ainsi, si d’aventure, par la grâce d’un week-end ensoleillé, on veut tenter l’expérience, il y a la grotte du Macchabée, située sur un versant du col de Tirourda et à 13 kilomètres de Ain-El-Hammam et qui vaut le détour, une grotte profonde de 400 m et s’ouvrant à 1 750m d’altitude, au milieu d’un pic, qui reste quelque peu méconnue même si elle a fait l’objet de maintes randonnées à partir des villages avoisinants, Tizi-Oumalou,Akaoudj, une grotte qui garde encore sa part de mystères, car tout commence par des légendes, un peu comme dans les contes de notre enfance.

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La grotte du Macchabée doit son nom à un inconnu qui y repose depuis environ trois siècles, selon quelques témoignages, il s’agirait d’un bandit de grands chemins « qui rançonnait les riches pour distribuer aux pauvres ». Ce bandit d’honneur, véritable force de la nature, devait mesurer plus de deux mètres s’est vu contraint un jour de prendre la fuite devant la coalition de notables qui avaient décidé d’en finir avec lui. La grotte fut son ultime refuge, s’y étant engouffré, il a dû mourir de faim, de soif ou d’une quelconque blessure et son corps est resté longtemps pris dans les glaces jusqu’à une époque relativement récente.

Depuis, il a commencé à dépérir et quelques touristes et pseudo-scientifiques, en mal de souvenirs ou de reliques, ont accentué le travail de la nature en l’amputant sans vergogne de quelques ossements. Une autre personne s’est emparée de son fusil, suprême outrage à un bandit d’honneur défunt.

Pour ne pas voir disparaître totalement le Macchabée, les villageois indignés, ont décidé de poser un grillage pour le protéger, et on les comprend fort bien, ces hommes qui vous accueillent chaleureusement et vous proposent un des adolescents du village comme guide, car en dépit des repères, on peut tourner en rond dans la grotte ou prendre, à 60m de profondeur, un autre passage qui conduit, dit-on, vers Brouira après trois jours de marche.

Une expérience à tenter un jour.

Les guides, lycéens ou écoliers en week-end, feront l’escalade, une de plus pour eux, en se riant des obstacles naturels mais seront là, tendant une main pour faciliter un passage quelque peu ardu, conseillant tel appui où poser le pied, quand il s’agira d’escalader le pic et s’arrêtant en chemin pour montrer les plantes sauvages qui poussent aux abords de la grotte. En effet, en plus des beautés naturelles, stalactites et stalagmites, que l’on peut contempler, des troupes de singes que l’on peut surprendre au détour d’un sentier escarpé, il y a des bouquets de menthe, thym, lauriers, etc.

Une nuit complice à l’évocation du Macchabée dans sa grotte, délaissée depuis toujours… A découvrir pourtant.

Amer Oumalou

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