Il sera attribué aujourd’hui

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Le prix Goncourt 2008, point d’orgue de la saison des prix littéraires, est attribué aujourd’hui à 13h00 au restaurant Drouant à Paris, quelques minutes avant le Renaudot, sans réel favori, mais avec un dernier carré d’auteurs qui peut réserver des surprises. C’est aujourd’hui, c’est prix Goncourt!

L’actualité littéraire, le Nobel décerné à J.M.G. Le Clézio début octobre, et politique internationale, avec l’élection américaine, ont éclipsé cette année le rituel des prix. Au final pourtant, les jurés ont l’occasion de créer l’événement et de ramener les projecteurs sur les livres et leurs auteurs.

Et pourquoi pas le Goncourt à un Afghan ?

Atiq Rahimi, cinéaste et romancier né à Kaboul en 1962, réfugié en France dans les années 80, est de ces écrivains qui font souffler le vent de l’histoire et sortent la cérémonie des prix de son train-train. Rahimi est en lice pour le Goncourt avec « Syngué sabour » (P.O.L), son premier roman écrit en français, après trois livres en persan. D’une écriture sèche, économe, il raconte la confession d’une femme afghane qui se libère de l’oppression conjugale, sociale, religieuse, devant son mari réduit à l’état végétatif.

Un livre poème qui ouvre portes et fenêtres sur le monde.Les Goncourt peuvent lui préférer Jean-Marie Blas de Roblès, 54 ans, auteur tout aussi atypique de « Là où les tigres sont chez eux » (Zulma). Ecrivain globe-trotter, philosophe, archéologue, Blas de Roblès a mis dix ans pour écrire cette « forêt d’histoires » à cheval entre le XVIIe siècle et le Brésil contemporain. Et dix ans pour le publier, après qu’une trentaine d’éditeurs effrayés par les 1.000 pages du texte original ont refusé son manuscrit. Déjà lauréat du Médicis 2008, il reste en lice pour le Goncourt et ses partisans semblent décidés à le défendre jusqu’au bout, laissant espérer un doublé historique Médicis-Goncourt à la petite maison d’édition Zulma.

Troisième en course avec son premier roman, « Une éducation libertine » (Gallimard), Jean-Baptiste Del Amo, 26 ans, créerait la surprise s’il décrochait le prix. Les premiers romans sont rarement couronnés, le poids d’un Goncourt pouvant être difficile à porter pour un très jeune auteur. Plus classique, Michel Le Bris, 64 ans, auteur confirmé de plus de 30 livres, grand défenseur de la littérature de voyage, fait le quatrième à la table des prétendants avec « La beauté du monde » (Grasset). Roman des années folles, entre boîtes de jazz de New York et grands espaces africains.

Le jury Renaudot, qui compte désormais un Nobel de littérature – J.M.G. Le Clézio – parmi ses membres, cultive sa différence. « Un chasseur de lions » (Le Seuil) d’Olivier Rolin, a été bien accueilli par le public et la critique. Mais Olivier Poivre d’Arvor (« Le voyage du fils ») et l’inattendu Elie Wiesel (« Le cas Sonderberg »), deux auteurs Grasset, figurent dans la dernière sélection.

Au côté du Guinéen Tierno Monénembo avec « Le roi de Kahel » (Le Seuil) et de Salim Bachi pour « Le silence de Mahomet » (Gallimard).

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