Tahar Djaout ressuscité

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La grande salle de la Maison de la culture Taos Amrouche de la capitale des Hammadites a connu une affluence record jeudi dernier à 19 h à l’occasion de la présentation de la générale de l’adaptation du roman Les Vigiles de Tahar Djaout par Omar Fetmouche, (directeur du TRB). Cette pièce théâtrale, un chef-d’œuvre, il faut le dire, est une réussite totale même si la salle des spectacles de la Maison de la culture Taos Amrouche n’est pas faite pour le théâtre. Il est à se demander, dans ce cas, comment sera l’effet sur le public lorsque Les Vigiles sera jouée dans une salle adéquate. Faite d’un mélange de narration, de chants, de danses et de jeu théâtral, la pièce théâtrale Les Vigiles, a tenu en haleine le public durant plus d’une heure quinze minutes. Le décor composé de métiers à tisser géants avec des portes est très significatif. En tout cas l’âme de Tahar Djaout a plané ce week-end sur “Yemma Gouraya”. D’ailleurs, il a été montré “vivant” puisque cette pièce commence par une projection de Tahar Djaout en train de… lire.

Une version kabyle en septembre

Le café littéraire de la Maison de la culture Taos Amrouche auparavant une édition assez spéciale puisqu’il a été organisé deux heures à peine avant la présentation de la générale du nouveau produit du TRB, Les Vigiles de Tahar Djaout adapté par Omar Fetmouche qui était, justement, l’invité du café littéraire. Il a donc été question du travail d’adaptation du roman en pièce théâtrale devant un public nombreux venu poser des questions sur ce travail avant de voir la pièce à 19h. Avant Omar Fetmouche, l’animateur du café littéraire, Kader Sadji, a retracé le parcours du regretté Tahar Djaout en présence de sa fille aînée, Nadia. Le premier intervenant a été Ahmed Tessa, journaliste et ami intime de Djaout. Il déclarera : “L’adaptation du roman au théâtre est une œuvre qui va traverser le temps et faire connaître le théâtre au lectorat. Djaout a débuté comme étant poète et était un homme d’une grande douceur et toujours souriant”. Ensuite, ce sera au tour de Faïzouz, l’assistance de Marcel Bois, de prendre la parole pour lire le message écrit pas ce français installé en Algérie depuis les années 60 et qui a connu Tahar Dajout lorsqu’il était lycéen, on apprendra que l’on a jamais connu un tel “lecteur” à son âge. Emue, Nadia Djaout parlera de son père en disant que la presse lui a souvent appris des choses de l’écrivain-artiste, une face qu’elle ne connaissait pas très bien de son père. Ce qu’elle dira par contre en se souvenant de lui, c’est : “Mon père était attentionné”. Enfin, ce sera autour de Omar Fetmouche, directeur du TRB qui a adopté Les Vigiles de parler de sa nouvelle pièce. On apprendra que cette adaptation a nécessité deux années de travail en soulignant qu’il a été plus que fidèle à l’œuvre de Djaout. Ce dernier, qui a été victime de l’obscurantisme parce qu’il était journaliste, incarnait la mémoire contre l’oubli. Omar Fetmouche parlera aussi du retour de Tahar vers ses origines à son village Oulkou : “Il voulait être le miroir de la société. Il puisait dans les valeurs du terroir”, avant de rajouter : “La pudeur qui a caractérisé Tahar Djaout dans ses écrits s’expliquer par ses origines maraboutiques, et cela, même s’il a côtoyé le milieu algérois”. Omar Fetmouche terminera en annonçant que la version des Vigiles du TRB en tamazight sera réalisé à partir de septembre prochain et sera aussi jouée en français à la demande du public d’Outre-mer.

Amastan S.

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