Plaidoyer pour le Maghribi

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Dans son dernier ouvrage intitulé : « Le Maghribi, alias ‘ed-darija’ », il fait un plaidoyer avec preuves à l’appui pour l’adoption et la promotion de cette langue. Il n’oublie pas de battre en brèche les arguments fallacieux des tenants de la pureté linguistique qui avaient confiné le parler Maghrébin dans le statut peu reluisant de dialecte. Tout au long des cinq chapitres qui charpentent son ouvrage, il multiplie les démonstrations scientifiques et le bien fondé de revenir à cette langue qui est un déjà là et prompte à servir de moyen de communication adéquat.Selon l’auteur et en se basant sur des recherches et les témoignages recueillis sur les monuments et vestiges archéologiques, cette langue que nous utilisons tous les jours doit beaucoup au Punique.Cette langue qui fut florissante à l’époque du rayonnement de Carthage sur toute la Méditerranée.L’étude lexicale et morphologique, indique que même le système d’écriture adopté par les Anciens « Amazighes » et dont la trace subsiste chez les Touaregs, ressemble à s’y méprendre au Punique.La caractéristique fondamentale de cette transcription est d’être «Consonantique» c’est à dire dépourvu de voyelles. Dans le troisième chapitre, le linguiste tente de retrouver l’étymologie qui est pour lui vraiment énigmatique du mot « Arabe ». Cet écueil l’intrigue car les habitants de la péninsule Arabique, s’autodésignaient par lers appartenances tribales et ne se disaient pas «Arabe». Les relations des voyageurs de l’époque et les inscriptions retrouvées entre la frontière Syro –Jordanienne, montraient que «Arabe» voulaient tout simplement dire : Bédouin ou pasteurs et ce mot a été utilisé surtout par les Romains et les Perses. Cette thèse se confirme dans les faits par la pratique intensive de l’élevage dans cette zone géographique. Ensuite, il revient sur la parenté linguistique entre «l’Arabe» «l’Hébreu» et «le Punique» qui appartiennent à la grande famille des langues «Sémitiques». Cette proximité lexicale fait qu’elles n’ont jamais cessé de s’interpénétrer et d’être facilement adoptées par les locuteurs de la région qui va du golfe persique à l’atlantique. Il y’a même un Hadith qui dit que « Le Coran est descendu en sept langues » Ainsi on reconnaît, des mots faisantparti de l’Hebreu, l’Aramméen, le Syriaque, L’Abyssien. Dans le dernier chapitre l’auteur aborde le problème de la langue Arabe normative « La Fos’ha » et sa sacralisation. Il explique qu’à travers les siècles, il y’a eu toujours un désir secret d’arriver à produire des énoncés qui pourraient ressembler au Coran. Mais ces tentatives ont été vouées à l’échec car Le livre Saint est « inimitable». En guise de conclusion ce livre est un document à verser au débat toujours d’actualité sur la place des langues en Algérie.Slimane Aït Sidhoum.« LE MAGHRIBI alias ‘ ed-darija’ la langue consensuelle du magreb » Par ABDOU ELIMAM, aux éditions « Dar El Gharb » 2004.

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