Tahar Djaout, fragments de l’itinéraire d’un exproprié et d’un vigile…

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Sous le thème «Tahat Djaout : fragments de l’itinéraire d’un exproprié et d’un vigile de l’Algérie qui avance», un colloque sur l’auteur du roman les Vigiles, devrait débuter aujourd’hui, mercredi 8 juillet 2009 et se poursuivra encore demain, jeudi 9, au Théâtre de Bgayet qui vient tout juste d’être baptisé officiellement «Malek-Bouguermouh». Ainsi, l’âme de Tahar Djaout planera durant deux jours sur «Yemma Gouraya» au même théâtre dont le directeur, Omar Fetmouche, a adapté Les Vigiles qui a reçu le Grand Prix au Festival du théâtre professionnel tout récemment à Alger.

Ce sera, en principe, le wali de Bgayet, Ali Bedrici, qui ouvrira ce colloque sur feu Tahar Djaout avant les allocutions des directeurs de la culture de Bgayet, Mourad Nacer, et du théâtre Malek-Bouguermouh, Omar Fetmouche, ainsi que le coordinateur de ces deux journées, Ahmed Boualili.

Le programme prévu pour la journée d’aujourd’hui est composé de trois parties durant lesquelles deux communications par séance seront données, et ce jusqu’à 17 h avant la séance nocturne de 21 h durant laquelle trois communications auront lieu. Chaque séance sera suivie d’un débat. Ainsi, ces communications seront animées respectivement par : Merino Leonor Carcia de l’Université autonome de Madrid (Tahar Djaout, sa liberté, son imaginaire : Le socle de la littérature) ; Mohamed Yefsah de l’Université de Lyon 2 (Du nationalisme défait : poétique et politique des romans de Tahar Djaout) ; Youcef Imoune de l’Université d’Alger (Les discours autour de Djaout) ; Rachid Mokhtari, critique et journaliste (L’ablation de la mémoire) ; Dya Kamilia de l’ENS de Bouzaréah (L’itinéraire dans Exproprié de Tahar Djaout. Lecture générique des voix discursives) ; et Yamila Ghebalou de l’Université d’Alger (Le souffle poétique de Tahar Djaout). La séance de la soirée qui aura lieu de 21 h à 22 h 30 consistera en des lectures poétiques et des témoignages qui seront suivis de débats. C‘est ainsi que Mohamed Smaïl Abdoun de l’Université d’Alger fera un témoignage et un récital poétique, Yamila Ghebalou fera une lecture de poème avant que le directeur du théâtre, Omar Fetmouche, ne termine avec une lecture et mise en espace de poèmes de Djaout.

Demain, les communications reprendront avec deux séances intitulées : «Djaout entre littérature et journalisme», avec Ahmed Tessa comme modérateur et «Djaout, ce vigile de l’écriture» avec Omar Fetmouche comme modérateur. Ces cinquième et sixième séances seront suivies d’une synthèse et de recommandations à 15 h 30. Au programme de la cinquième séance, trois communications seront données par Bélaïd Djefel de l’ENS de Bouzaréah (l’ «écrire» et le «dé-lire» de l’Autre : les chroniques littéraires de Tahar Djaout) ; Ahmed Boualili (la présence de Djaout dans ses écrits littéraires et journalistiques : ethos discursif et ethos prédiscursif ; et Djouher Amhis, critique littéraire (entre raison et déraison : Lecture de Le dernier été de la raison) la sixième et dernière séance de ce colloque sera constituée de deux communications qui devraient être données par Mohand Ouali Djebli de l’Université d’Alger (Le thème de l’école dans Les Vigile : Une vision critique) et Malika Fatima Boukhelou de l’Université de Tizi-Ouzou (pour une lecture mythanalytique des Vigiles).

Après ces deux journées de travail bien chargées, les participants auront droit à une visite de la capitale des Hammadites qui est prévue pour 16 h avant le dîner de clôture à 20 h et la représentation de l’adaptation d’Omar Fetmouche du roman Les Vigiles de Tahar Djaout prévue pour 22 h.

Enfin, pour clôturer en beauté ce colloque, les participants se rendront, vendredi matin, à Azzefoun où un pélérinage au village de feu Tahar Djaout, Oulkhou, est programmé. Rien de mieux pour un hommage à la hauteur de cette grande figure assassinée par l’intolérance. D’ailleurs, les organisateurs du colloque ont bien écrit : «A la veille d’une commémoration triste mais qui nous interpelle sur notre engagement, nous avons voulu rendre hommage à l’écrivain journaliste Tahar Djaout, figure de proue de la résistance par la plume. Il a été le premier sur une longue liste macabre à être assassiné parce qu’il couvait un verbe subversif. Djaout dérangeait par ses idées. Ces dernières sont en porte-à-faux avec celles que développaient ses détracteurs. Comme le dit très bien Plantin, c’est dans le conflit que naît l’argumentation. Toutefois, ce conflit n’est pas mené à armes égales, bien qu’il ne reste aucun souvenir de ses assassins et que Djaout jouit aujourd’hui d’une renommée internationale». C’est signé par le comité organisateur qui termine ainsi : «Nous ambitionnons à travers ce colloque remettre sous le feu des projecteurs l’homme et son œuvre».

Amastan S.

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