Reportage Béjaïa l’enchanteresse : La perle de la kabylie

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C’est une cité magique, qui nous ouvre les portes de la tolérance, de la beauté et de l’ivresse. Hier comme aujourd’hui, Bgayet, demeure la perle de la Kabylie. C’est une ville de l’histoire et de la civilisation. Béjaïa a un passé prestigieux. La vieille cité qui a accueilli des savants illustres, comme Ibn Khaldoun, a, de tout temps, été un carrefour du savoir. L’époque Hammadide est un repère important dans cette épopée des arts et de la culture. Cité antique, la cité avait vu le passage et le brassage de nombreuses civilisations. Bgayet est aussi un territoire de la bravoure et du combat. Les Romains, les Espagnols, les Français venus en conquérants ont souvent fait face à une résistance farouche de la part des habitants de cette région que le grand chanteur Cherif Khaddam appelle l’âme de la Kabylie. Bgayet est une ville où il est agréable de vivre, surtout en dehors de la saison estivale où elle est submergée par des foules de personnes venues, des quatre coins d’Algérie et d’ailleurs, pour se détendre en toute tranquillité. Au printemps ou en automne, Bgayet respire le bonheur et offre une exquise tolérance si rare, une hospitalité singulière et une magie captivante. La mer est alors un spectacle à contempler, du côté du port où tant de bateaux donnent le goût du voyage à toute une jeunesse avide d’aventures. Du côté de Tichy, des Aiguades ou plus loin de Boulimat, c’est aussi la nature en fête. Les vagues bariolées de la grande bleue, font des clins d’oeil presque sensuels à ces montagnes du Babor ou à Yemma Gouraya, la sainte et gardienne de la ville et de toute la région. Du haut de l’impressionnante falaise qui l’abrite, Yemma Gouraya veille sur le présent et l’avenir de la cité enchanteresse. Oui, cette ville est telle un aimant, elle ne laisse pas le visiteur sans le retenir d’une façon ou d’une autre. Peu de personnes résistent au charmes de la vieille cité et ne reviennent pas dans cette citadelle du bonheur. Une fois ne suffit pas. C’est carrément un théorème mathématique : si vous passez à Bgayet, vous êtes condamné à y revenir, tôt ou tard. Et les retours dans cette cité de la connaissance n’en sont que plus beaux. On se sent alors familier des lieux, des ruines qui témoignent des profondeurs historiques de la région et on va alors au fond de soi-même. N’est-ce pas là le but véritable de tout voyage ? Bgayet s’est considérablement agrandie mais, malheureusement, la ceinture de constructions qui entoure la ville s’est souvent faite dans une certaine anarchie. Pourtant, il fallait respecter ce décor naturel exceptionnel où l’oued Soummam se déverse dans la Méditerranée en formant une espèce de delta fertile. Mais, dans cette optique, Bgayet ne fait pas exception et a subi les tares de l’absence d’un plan d’urbanisation adéquat. Malgré tous ces désagréments que provoque l’homme dans la ville de Béjaïa, la cité magique, garde encore sa splendeur ancestrale. C’est l’une des plus belles régions du pays.                                   

A. R.

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