“Le quai aux fleurs ne répond plus”, de Malek Haddad

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“Le quai aux fleurs ne répond plus” est publié en 1961, le lieu parisien désigné par le titre est celui où Khaled Ben Tobal vient retrouver régulièrement son ancien ami du lycée de Constantine, Simon Guedj. C’est le récit de la perte de l’amitié et donc d’une mémoire partagée, de l’impossibilité d’un amour, Khaled se laisse porter par l’amour de Monique la femme de Simon, mais ne pense qu’à sa femme Ourida laissée à Constantine. Il apprend qu’Ourida avait une liaison avec un légionnaire, trahissant conjointement et lui-même et la patrie : “Il ne fallait pas me faire ça, te faire ça, faire ça à mes enfants. Il ne fallait pas faire ça à ma patrie qui n’est plus ta patrie maintenant. Tu es coupable devant l’amour, l’honneur et la liberté”. C’est le vacillement ultime faisant basculer les pauvres certitudes durement acquises. Malek Haddad est né une année avant Kateb Yacine. Il publie son premier recueil de poèmes en 1956, mais son univers romanesque est tout autre que l’univers katébien. De 1958 à 1961, il fait paraître quatre courts romans. “La dernière impression” (1958) est le seul roman des quatre à se situer en Algérie. Les trois roman suivants “Je t’offrirai une gazelle 1959. L’éléve et la leçon (1960). “Le quai aux fleurs ne répond plus” (1961).) ont pour cadre la France et les villes où Malek Haddad à vécu avec une prédilection pour Paris. Si les trois prétextes romanesques sont différents, la trame essentielle de ces courts romans apparaît assez abondante et explore systématiquement ce qu’abordait déjà le premier roman.

Hamid Meradji

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