Aux origines de la guerre d’Algérie et massacres coloniaux 1944-1950

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l 60 ans après les massacres de Sétif et de Guelma qui ont fait 45 000 victimes, Annie Rey-Goldzeiguer publie un livre très intéressant dont le titre est “Aux origines de la guerre d’Algérie 1940-1945”, avec en plus un sous-titre de Mers El Kébir aux massacres du Nord Constantinois. “J’ai vécu intensément la ruine de mes illusions. Je croyais à ce monde de contact et à son avenir qui devait être débarrassé du chancre raciste, ouvert à tous les hommes de bonne volonté. Les chapelets de bombes sur la petite Kabylie, les bruits sourds des canons de marine, la panique d’être égorgée pour un combat qui n’était pas le mien, cette atmosphère de fin du monde à Alger : tout me prouvait mes erreurs de jugement. Ce Maghreb où j’étais née, ne pouvait être le mien, je ne pouvais qu’aider ceux qui revendiquaient leur patrie, en partant je ne désertais pas un combat perdu d’avance je me devais d’éclairer ma patrie de naissance, la France et mener là-bas un nouveau combat pour l’indépendance de l’Algérie”. Tels étaient les sentiments éprouvés par Annie Rey-Goldzeiguer, alors jeune étudiante à Alger au lendemain de la tragédie de mai 1945 à Sétif et Guelma. Devenue historienne son livre présente le résultat de longues années d’un travail qui n’a pu être achevé que récemment grâce à l’ouverture enfin permise de certaines archives. On y retrouvera la recension détaillée, nourrie de nombreux témoignages et de documents inédits, de cette page noire de l’histoire coloniale française : la folie meurtrière déclenchée en mai 1945 par l’armée française et les milices des colons contre la révolte des nationalistes algériens de Sétif et Guelma. L’originalité de ce livre est d’éclairer les origines de ce drame par l’histoire passionnante des cinq années qui l’ont précédée en Algérie. Jusqu’à ces journées tragiques de mai 1945, dont ils seront les premières victimes et qui sont à l’origine des 8 années de guerre effroyables que le peuple algérien devra subir pour accéder à son indépendance.

M. Ouanèche

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