Le musée du Moudjahid de Kherrata, a vu le jour le 8 mai dernier, lors de la commémoration du 53e anniversaire des évènements douloureux du 8 mai 1945. C’est une ancienne église désaffectée qui a été transformée en un musée où sont rassemblés, classés et conservés des collections de photographies et d’objets divers qui revêtent un intérêt historique. On peut y trouver des effets vestimentaires militaires, portés par des combattants pendant la révolution, d’anciennes armes, ayant servi dans des batailles, des instruments et autres outils de guerre, utilisés par les résistants algériens. Des reproductions photographiques en grand format montrent des groupes de maquisards, des troupes militaires, des rassemblements de populations, des scènes de torture ou des corps sans vie éparpillés partout et d’autres atrocités commises pendant la longue période d’occupation. La plus grande partie du musée est réservée aux évènements du 8 mai 1945 et à la guerre de libération nationale. Cependant, quelques gravures ayant trait à l’époque romaine où Jugurtha figure en bonne place, indiquent bien que l’on s’intéresse, également, à l’histoire antique du pays. Il reste, maintenant, à mettre à la disposition des conservateurs de ce musée des moyens financiers suffisants pour favoriser son rayonnement et sa préservation, car son impact sur l’environnement culturel, historique et touristique est indéniable. L’influence du musée, dans l’acte de transmettre, de préserver et de faire revivre notre histoire, est d’une très grande importance. Le musée du Moudjahid de Kherrata demeure, pour l’instant, un endroit peu prisé et il reste un grand travail à accomplir pour sensibiliser la population quant au rôle du musée pour préserver notre mémoire collective et la transmettre à d’autres générations. Car, un peuple sans mémoire est un peuple sans histoire, et ignorer l’histoire, nous amène être trahis par le futur.
Reda Senoune