Vibrant hommage de l’association Numidya d’Oran à Dda Abdella Hamman

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Par Abdennour Abdesselam:

Le 28 avril passé un vibrant et méritoire hommage a été organisé par la dynamique association culturelle et sportive NUMIDYA d’Oran pour le doyen du combat amazigh Dda Abdella Hamman ancien ami de Dda Lmulud. Couturier de profession en retraite et avoisinant les 80 ans, l’écrivain, poète, dramaturge et conteur qu’il est encore, aussi vivace qu’à ses vingt ans, continu de produire, d’assister, de conseiller et d’orienter la nouvelle génération kabyle oranaise qui semble avoir bien pris en charge sa lourde responsabilité d’assurer la continuité de la revendication, certes, sur un chemin moins rocailleux aujourd’hui car assez bien débroussaillé. Encore à ce jour Dda Abdella n’a pas « posé son genoux à terre » (werdjin yesris tagwechrirt) dit une vieille formulation kabyle. Ancien moudjahid, condamné à la prison à perpétuité le vieux/jeune militant n’a pas encore fini de surprendre avec ses productions intellectuelles de qualité. La bibliothèque nationale n’est pas restée en marge puisque, sur l’initiative du docteur Amine Zaoui et de moi-même, nous lui avons rendu en 2008 un hommage appuyé pour sa production globale en 2008. Maitrisant parfaitement la langue berbère de Kabylie et l’arabe populaire et classique, le patriarche de l’Ouest est devenu une plaque tournante dans le rugissement de la ville des lions (le nom de la ville -Oran- Wahrane étymologiquement vient du mot berbère « ihran » au pluriel qui signifie : lions). En effet il joue le rôle de pont en matière de relations sociales entre les deux communautés : arabophone et berbérophone ce qui a permis une compréhension mutuelle. Cela se vérifie lors des manifestations culturelles organisées par NUMIDYA autour du 20 avril, de Yennayer et autre conférences à thématiques aussi diverses que variées. Une des ses production que nous souhaitons voir publier, car très attendue, est sans nul doute celle se rapportant au « langage des oiseaux ». Avec une ouïe très sensible, Dda Abdella s’en est allé par montagnes et par collines à travers les champs de Kabylie au dessus des Ouacifs du côté de Iattafen pour tendre l’oreille aux divers chants des oiseaux. Il leur a fixé presque tous des sens et particulièrement pour cet oiseau migrateur qui empli de sa superbe « boite à rythmes » ses quelques 28 sifflements produits tous les jours et toutes les nuits des printemps. Notre Amghar dispute ainsi un savoir-faire habituellement « monopole » des seuls et génies bergers des hautes montagnes. Dda Abdella, qui a élevé et éduqué 15 filles (les siennes et celles de son défunt frère) toutes universitaires aujourd’hui, ne manque pas de considérer tous les militants comme ses enfants de cœur pour un homme de cœur qu’il est.

Abdennour Abdesselam

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