Réflexion philosophique

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Pour l’auteur, « cette histoire est une fiction imaginée à travers l’histoire de mon pays. C’est aussi une réflexion sur le passé et une question pour l’avenir, à ce pays dont le peuple fait la vérité, celle qui est au fond de son cœur, il accepte de vivre avec le mensonge qui exploite sa douleur, qui a fait de lui une momie comme frappée par un mauvais sort ». Le pétiole de ce mauvais fruit s’est toutefois délié d’un arbre sain et séculaire. Cet arbre par lequel l’auteur symbolise la racine, l’origine, l’histoire et sa langue maternelle, le Tamazight. Il s’en est aventuré, ainsi, avec force et hardiesse, dans un récit dynamique où le “je” narré l’emporte sur le “je” narrant (l’histoire est racontée à la première personne) et où l’idée écarte la discription. Un véritable élan dans la création. La descendance s’érige, par ricochet, en credo à se faire une place au fond de l’écriture et le combat y trouve aussi sa raison d’être.Lorsque Mokrane Aït Lounès naquit le 4 juillet 1949, en Kabylie, il grandit dans un pays en pleine ébullition ouvrant la lice ça toutes les disettes. Il se persuade, alors, de partir en direction de l’Hexagone, l’année 1963. Là, aussi, il mène une vie encore plus rude, harassante et marquée d’un embarras sérieux. Car, il y devait s’agripper, au quotidien, à une triple lutte : Contre l’oubli, contre l’ignorance et la déchéance et pour la culture et les bonnes valeurs héritées de ses aïeux. Tout cela sera, d’ailleurs, en bloc et à bloc, repris le long du livre en question.De surcroît, à travers son nouveau-né, Moukrane ne s’est guère contenté à l’histoire principale puisqu’il a fait passer des textes poétiques, de succintes conclusions morales et même des esquisses en crayon abstraites.Le mauvais fruit est publié en France, aux éditions la Société des écrivains. Il est, somme toute, venu se classer dans un répertoire déjà riche de onze bouquins.

Mohamed Aouine

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