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Littérature : Baya, premier essai de Bélaïd Boukemche

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«Baya» est le titre du récit de Bélaïd Boukemche qu’il vient d’éditer chez les éditions «Atfalouna». Un récit écrit en français avec une adaptation en tamazight par Hamid Bilek. C’est d’ailleurs, ce dernier qui a encouragé ce jeune émigré, résident en Suisse et militant actif de la cause berbère dans la diaspora, à l’éditer.

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L’idée d’écrire cette histoire, inspirée de faits réels, est née suite à un concours cantonal, organisé par le canton de Vallée en Suisse, où il est demandé aux résidents des différentes nationalités qui vivent là-bas de retracer leurs parcours personnels et leurs vécus sociaux à travers des œuvres littéraires.

Contrairement à la France par exemple où l’émigration est considérée comme un problème, la Suisse la considère comme une richesse. Son apport est bénéfique tant sur le plan économique que culturel. Une sorte d’intégration par la culture. Bélaïd Boukemche s’est lancé dans l’aventure de l’écriture alors que rien ne le prédestinait à cette vocation. Son attachement viscéral à sa terre natale, à ses traditions, son histoire, ses hommes et à ses femmes l’ont inspiré et incité à leur rendre hommage à travers un récit.

Il raconte l’histoire émouvante d’une femme courageuse qui a vécu pendant la période coloniale et a participé activement à la lutte pour la libération de son pays du joug colonial. L’héroïne de ce roman est une femme de montagne, née aux milieux des années 1930, que les vicissitudes de la vie n’ont pas épargnées. Fille unique que sa mère a eue à un âge tardif, elle n’était acceptée qu’à demi-mot, car la famille voulait un garçon. Une fois adulte, son mariage avec son cousin est un mariage forcé ou de raison, c’est selon.

Quand la guerre de Libération éclata, son mari rejoint les rangs des maquisards et tombe au champ d’honneur. Consciente de la portée historique de l’événement, elle se dévoue, corps et âme, à la libération du pays. À l’indépendance, c’est la grande désillusion car la condition de la femme n’a pas évolué. C’est pour cela qu’elle laisse un testament pour sa fille afin qu’elle continue son combat pour l’émancipation de la femme.

Un récit très touchant et remarquablement bien écrit. L’écrivaine suisse Sabine Dormant a écrit dans la préface de ce récit: «Je tiens à relever l’exploit d’écrire un tel récit dans une langue autre que sa langue maternelle, quand on pratique de surcroît un métier sans rapport avec la rédaction. Bélaïd a surmonté ce double obstacle. Il tenait à rendre hommage au courage de la femme, à glorifier toutes les femmes à travers son héroïne, à rappeler par ailleurs comme il est important de ne pas juger d’après les apparences.

C’est aussi qu’il avait à cœur d’emmener le lecteur en Kabylie, de lui faire mieux connaître cette région et ses spécificités, de l’inviter à examiner de plus près le Maghreb, qu’on est prompt à considérer en bloc comme culture arabe». Bélaïd Boukemche est, par son militantisme, son sérieux, un digne ambassadeur de notre culture au pays helvétique.

M. I. B

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