Chikh Amar Dris, un artiste hors pair

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L’artiste Amar Dris sera à l’honneur, samedi prochain, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou où un hommage lui sera rendu. Au programme : exposition de photographies, d’articles de presse, etc. retraçant sa biographie et sa discographie. C’est dire que le parcours et l’œuvre de l’artiste seront au cœur de cette journée. Pour la même occasion, un gala artistique sera organisé dans l’après-midi de la même journée. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Amar Dris est né le 23 avril 1943 dans le quartier d’Aïn Hallouf, à Tizi-Ouzou. Il fréquente l’école Jean-Maire pour son cycle primaire tout en suivant des cours d’arabe à l’école Ech-Chabiba, une médersa libre installée à la mosquée Lalla Saïda.

Il adhère plus tard au groupe El Hillal des scouts musulmans algériens de la ville. Après le primaire, il intègre le Collège national d’enseignement technique (CNET) où, pendant trois années, il suivit un stage dans la section rurale (agriculture). A la fin de son stage, il a travaillé au ministère des Moudjahine, à Alger, avant de rejoindre, en qualité d’éducateur, le Centre des enfants de Chouhada d’El-Marsa, une petite commune située à la pointe Est de la baie d’Alger. Recruté par la direction de la jeunesse et des sports, il travailla en qualité d’éducateur dans la spécialité «musique» jusqu’à sa retraite. Dès son jeune âge, la musique l’attire et pénètre son âme.

Depuis 1956, il commence à jouer de la flûte et de l’harmonica, puis il se met à la guitare : une guitare artisanale qu’il a fabriquée lui-même. A force de persévérer, il fit de la musique une passion au point de toucher à tous les instruments et à tous les genres musicaux. De nature timide et réservée, Amar s’installe, en 1964, à Alger pour suivre, pendant quelques années, des cours de musique à l’école «El-Fakhardjia» où il obtient le premier prix de la classe supérieure du Conservatoire de musique d’Alger. Là, il découvrit et côtoya de grands musiciens de chaâbi, hawzi et andalou, à l’image de Nourredine Saoudi. Il fréquenta aussi et collabora avec de grandes pointures du chaâbi, telles que Guerouabi, Dahmane El Harrachi, Boudjemaâ Lankis, Abdelkader Chercham, Mohand Saïd Oubelaïd, Taleb Rabah et beaucoup d’autres, en tant que musicien de l’Orchestre du comité des fêtes de la ville d’Alger.

Amar Dris est aussi un spécialiste quand il s’agit d’accorder toutes sortes d’instruments musicaux. On raconte plusieurs anecdotes sur ses diverses interventions, parfois inopinées, pour accorder, par exemple, le violent de Hadj Tahar Fergani, qui éprouvait des difficultés à le faire, ou encore un piano neuf appartenant à une famille qui l’hébergeait, en France, alors qu’un accordeur lui avait donné un rendez-vous dans trois mois. A son retour à Tizi-Ouzou, avec une inestimable somme de connaissances et d’expérience dans le domaine musical, Amar Dris enseigna la musique à la maison de la culture. Il donna aussi des cours particuliers de solfège à son ami Samy El Djazaïri.

Il prit, par ailleurs, en charge la formation de jeunes musiciens de «l’Association culturelle de musique andalouse El-Amraouia» qui collectionne les prix et les consécrations. Amar Dris a également inspiré ses frères Mahmoud, Brahim et Khaled, qui jouent plusieurs instruments et chantent le chaâbi et l’andalou, ainsi que son neveu Abdelwahab, qui maîtrise aussi bien le synthétiseur que le saxophone. A noter que l’événement prévu en son honneur sera organisé conjointement par le Festival culturel des arts et cultures populaires, Cheikh Rachid Bilek, l’association musicale El Amraouia de Tizi-Ouzou et l’Association des anciens scouts et amis des scouts de la wilaya de Tizi Ouzou.

K. H.

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