De l’exil pour la liberté, à l’exil éternel

Partager

Il est né le 23 juillet 1910 et il est décédé le 6 du même mois en l’an 2002. Cheikh El Hasnaoui aura marqué son temps par ses belles chansons.

Sa musique chaâbie est d’une originalité et d’une authenticité indéniables. Il écrit des poèmes pour un amour perdu, pour l’émigration, pour la nostalgie. Cheikh El Hasnaoui quittera sa terre natale, le village Taazivt-Ihasnaouen, tout près de la ville de Tizi-Ouzou, pour aller vivre ailleurs. Un ailleurs d’où il ne reviendra jamais, même mort.

En effet, El Hasnaoui, de son vrai nom Khelouati, s’installera d’abord à Alger, où il côtoiera les illustres noms de la chanson chaâbie. Des amitiés se sont alors tissées entre le jeune artiste de 17 ans et El Hadj Mrizek ainsi que Kamel Hammadi.

En 1957, il traversera définitivement la mer et le mot définitivement a tout son sens, car l’artiste ne remettra plus jamais les pieds en Algérie. Il a, durant toute sa carrière artistique, composé des chefs d’œuvre, qui demeurent encore dans la mémoire collective. Maîtrisant les deux langues, kabyle et arabe algérien, l’artiste n’aura aucune difficulté à passer de l’une à l’autre.

Ses chansons sont de vrais hymnes à l’amour. Mais El Hasnaoui écrira aussi d’autres chansons cultes. L’émigration avec ses conséquences sur la vie dans les monts du Djurdjura aura été l’inspiratrice d’une œuvre éternelle intitulée «Maison Blanche». Reconnu par ses pairs et les artistes des anciennes générations, il fera partie de l’orchestre de Hadj Mohamed El Anka, alors qu’il vivait à Alger, Rue Mogador, à La Casbah.

Durant les années 1930 et 1940, l’artiste percera et s’imposera comme un grand parmi les grands. Mais petit à petit, sans se faire remarquer, il commencera à s’éloigner des feux des projecteurs et du monde artistique. Il prendra alors ses distances sociales et géographiques et quittera l’Algérie.

El Hasnaoui quittera ensuite la France pour aller s’installer dans l’île de la Réunion, très loin dans l’océan pacifique. Une retraite qui s’avèrera être plutôt un désir de liberté de toutes les entraves et du poids du passé.

Cheikh El Hasnaoui rompt définitivement avec ses anciennes connaissances et ne sera joint que par les plus téméraires. Au mois de juillet de l’année 2002, le 06 exactement, l’artiste rendra l’âme, après une longue carrière artistique des plus remplies et surtout des plus originales. Il a laissé à la culture kabyle, un trésor inestimable.

Akli N.

Partager