«Fascinée par les légendes et les contes»

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Depuis plus d’une semaine, la jeune écrivaine Hayet Hedjem dédicace ses ouvrages à la bibliothèque communale de Draâ El-Mizan.

Dans cet entretien, elle parle, à l’occasion de la sortie de sa nouvelle «Le rocher de Teryel», aux éditions El Amel de Tizi-Ouzou, de son aventure qui commence dans le domaine de l’écriture.

La Dépêche de Kabylie : Pourriez-vous nous parler de vous ?

Hayet Hedjam : Je suis née à Maâmar dans la commune de Draâ El-Mizan. Après mes études primaires jusqu’au secondaire dans ma région natale, je me suis inscrite à l’université Mouloud Mammeri dans la filière langue française, après mon Bac. Juste après l’obtention de ma licence, je me suis lancée dans l’écriture, car c’était un rêve d’enfance. Pour moi, c’est une manière de partager des histoires réelles ou imaginaires à travers le monde avec autrui. J’étais également fascinée par les contes qu’on a étudiés, notamment au primaire et au cycle moyen.

A quand remonte votre première expérience ?

C’était en 2017 avec la parution de mon premier recueil de poèmes chez Edilivre. Ce sont des poèmes propres à ma vie, semblable à celle de tous les lecteurs, notamment ceux de mon âge. Ils évoquent, entre autres, des sentiments profonds, comme la séparation, la gratitude, l’amour et le chagrin, que j’ai voulu partager avec les lecteurs. J’ai mis donc à contribution mon désir d’écrire dans ce recueil intitulé «Passion». Puis, comme l’appétit vient en mangeant, j’ai pensé à éditer un autre ouvrage toujours chez Edilivre.

S’agit-il toujours de poésie ?

Non. Cette fois-ci, c’est un livre de contes intitulé «Contes de ma région». D’ailleurs, je saisis cette occasion pour rendre hommage à ma défunte grand-mère qui, sans elle, je n’aurai pas pu reproduire cette partie de notre patrimoine culturel. Certes, les contes merveilleux ont comme point commun leur fin et la moralité que l’on retient. Cependant, chaque région a ses propres versions. Les miennes sont propres à ma région natale. Je citerai, par exemple, «La montagne noire», «Aicha et le Sultan», «Femme et confidence», «L’homme et les bêtes» et «L’hydre kabyle».

Aujourd’hui, vous présentez «Le rocher de Teryel». Pouvez-vous nous en parler ?

Selon son titre, c’est un conte mais, à vrai dire, c’est une nouvelle parce qu’il se situe entre la légende et la réalité. C’est l’histoire d’Alya et de la terrible ogresse (Teryel), un personnage maléfique et horrible. Ce conte est raconté dans l’une de ses versions, car d’une région à une autre il est différent. Comme je l’ai déjà dit, la trame est la même et la situation finale également. Le personnage principal, après avoir écouté les mésaventures de Teryel, décide de partir à la quête de cette histoire afin de découvrir la partie vraie et la partie inventée. Le lecteur lira avec patience cette nouvelle d’une trentaine de pages, où il découvrira ce conte irrésistible.

D’autres ouvrages sont attendus ?

Oui. J’ai aussi édité une histoire d’une vingtaine de pages «De l’autre côté de la montagne» chez Amazon. C’est l’histoire d’une jeune fille vivait modestement avec sa famille et l’aidait comme elle le pouvait. Mais un jour, elle se retrouve dans une situation qui l’entraîne dans une incroyable aventure, où elle voit tous ses rêves devenir réalité. Je laisse le soin aux lecteurs de découvrir la suite…

Vous avez aussi mis à la disposition des enfants des petits ouvrages…

Effectivement. Il faut savoir que j’ai toute une série de petits livrets intitulés «Un jour avec moi». Chacun d’eux relate une journée consacrée à un enfant, à un animal ou un insecte. C’est le cas de «Avec Siwa». Ce sont des histoires courtes et éducatives. L’importance que je donne aux contes et aux histoires revêt d’abord de ma passion mais c’est aussi parce que je suis fière de mes origines. J’étais durant mon enfance bercée par ma grand-mère puis ma mère, qui me racontèrent des histoires fantastiques de notre patrimoine. Transmettre tout ce trésor aux lecteurs est le devoir de tout un chacun, car lorsque nos vieux et vieilles disparaîtront, ils risquent de tout emporter avec eux, d’autant plus que notre culture est beaucoup plus orale.

D’autres projets ?

Oui. En plus d’un autre recueil de poésie, j’écris un roman. Ce seront d’autres essais pour poursuivre cette aventure dont j’ai tant rêvé. Je tiens, en fin, à dire que c’est un plaisir de dédicacer mes ouvrages, notamment pour les jeunes lecteurs qui viennent chaque jour à ma rencontre et avec lesquels je partage des moments d’échange. Je suis très contente de constater que les jeunes s’intéressent à toute cette richesse. Je saisis cette occasion pour remercier mes parents, mes sœurs Nadia et Yasmine pour m’avoir soutenue et avoir été à mes côtés, sans oublier mon frère Lyès, qui a su comment m’encourager, et votre journal, qui m’ouvre ses colonnes pour la deuxième fois.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane.

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