Hommage à Mohand-Amokrane Khelifati

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Le village Azrou Kellal, dans la commune d’Aïn El Hammam, a rendu hommage, samedi dernier, au Moudjahid et militant Mohand-Amokrane Khelifati. Pour la circonstance, un programme s’étalant sur toute la journée a été concocté par l’association culturelle Khelifati Mohand-Amokrane, avec à la clé une conférence donnée par Hand Saadi sous le thème «Khelifati Mohand-Amokrane, un pionnier méconnu». Malgré la pluie et le froid intense qui sévissait cette après-midi-là, la salle de cinéma du centre culturel Matoub Lounes était pleine à craquer.

On y distingue, hormis les villageois venus nombreux, d’autres citoyens avides d’en savoir plus sur cet homme, dont «le nom revient souvent lors de discussions au sujet de tamazight», dira l’orateur. Lors de sa conférence, Hand Saadi évoquera l’itinéraire de Khelifati en tant que pionnier dans le combat pour tamazight. Membre fondateur de l’académie berbère aux côtés de Mohand Arab Bessaoud, il est à plusieurs reprises cité par les initiateurs du mouvement berbère auquel il adhérera très jeune.

Il avait, à son époque, proposé thamazight comme langue de communication pour éviter à l’ennemi d’intercepter les messages. Sa conviction était si forte qu’il refusa de rallier le FLN si tamazight n’était pas incluse dans son programme. Avant la communication de M. Saadi, une jeune fille fit la lecture d’un poème dédié au fils «du village» et de l’ex-Michelet avant que la chorale du village Azrou Kellal ne gratifie le public de «Thilleli», la chanson du groupe Djudjura. Mohand-Amokrane Khelifati est né le 6 octobre 1912 à Azrou Kellal, dans la commune de l’ex-Michelet. Il fréquenta l’école de son village où il obtint son certificat d’études primaires. Il commença par militer au sein du PPA qu’il quitta par la suite pour cause de divergences sur la question berbère, avec ses responsables. Arrêté en 1943 par les forces coloniales, il rejoint le MTLD à sa libération.

En 1948, il quitta le pays et continua son combat en France, devenant le second vice-président de l’académie berbère à Paris. Khelifati Mohand-Amokrane s’est éteint le 28 janvier 1991 à Paris et fut inhumé au cimetière Sidi Tayeb de son village natal, où une gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe, samedi matin.

A. O. T.

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