Iferrahen, où les tambourins ambulants

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On les appelait Iferrahen, parce qu’ils offraient de vrais moments de joie aux villageois à chacun de leurs passages. Et c’’st en cette période printanière, justement, que durant des siècles, ces tambourins sillonnaient villages et vallées, s’arrêtant sur les places publiques.

En groupes de deux à quatre, ils allaient de village en village. Et les villageois les appréciaient et attendaient avec impatience leur arrivée, et ce pour maintes raisons. En plus des moments de joie qu’ils leur procuraient, les tirant de la monotonie, les tambourins remplissaient des fonctions sociales diverses. Les familles en profitaient pour les engager pour animer les fêtes de mariage et de circoncision. C’était aussi l’occasion pour ces professionnels en formation de se faire connaître.

A chacun de leurs passages, les villageois en profitaient pour célébrer une naissance ou même une guérison après une longue souffrance. On était également persuadé que leur musique apportait la joie dans la demeure et éloignait les malheurs. Et à chaque fois, ils étaient récompensés par des pièces de monnaie. C’est donc une vraie fonction sociale qu’ils remplissaient, alliant célébrations familiales et croyances. Et cela dura des siècles. Il faut souligner que le phénomène Iferrahen a résisté jusqu’à la fin des années 1970.

Et de nos jours, les gens s’en souviennent avec  nostalgie, notamment en ces journées du printemps, période de début des chaleurs estivales, où les villageois rentraient des champs pour une longue période de repos qui durait jusqu’aux environs de 16H. Les places des villages étaient généralement désertes et c’est le passage des tambourins qui les animait. Ils rythmaient la vie des villageois, avant que la modernité ne les fasse disparaître.

Akli N.

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