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DR HARECHE MOHAMED EL-HADI, historien : «Il faut donner de la valeur à nos symboles»

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La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous nous parler du roi Chachnaq ?

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Dr Hareche Mohamed El-Hadi : Chachnaq est un roi qui a régné en Egypte, au 10e siècle avant J.-C. Ses parents sont partis de Tamazgha, de la région tunisienne qu’on appelle encore aujourd’hui Amazigh. Nous savons aussi qu’il est le fondateur de la 1ère dynastie amazighe ayant régné en Egypte Antique. Nous entendons aujourd’hui que Chachnaq a battu Ramsès 1 et 2, ceci n’est pas une réalité parce que les Ramsès et Chachnaq ont vécu à des périodes différentes. Ce roi est né et a vécu en Egypte. Il représente la 6e génération des Chachnaq et avait une grande influence, en Egypte, car l’armée et les religieux étaient de son côté.

Quelles sont les réalisations de Chachnaq ?

Pendant la période de son règne, les réalisations était importantes. On pourrait même parler d’une nouvelle dynamique. Avant le roi berbère, l’Egypte était en position de faiblesse, elle avait perdu beaucoup de sa puissance. A son arrivée, Chachnaq s’est impliqué dans les affaires de la Palestine et d’Israël, car durant la période du prophète Souleimane celui-ci a imposé des impôts insoutenables aux Israéliennes, chose qui a encouragé et aidé Chachnaq à s’impliquer et à dominer Israël. Il a aussi envahi la Palestine et ramené un important butin de guerre : 2 000 lingots d’or et plusieurs épées en or. Chose qui l’a aidé à rebâtir et à relancer l’économie égyptienne. Il a commencé à reconstruire et à redémarrer l’agriculture. Il a aussi envahi le Soudan, d’ou il a ramené beaucoup de richesses qui ont contribué à sortir L’Egypte de sa léthargie économique.

Quel rapport entre Chachnaq et Yennayer ?

Le groupe de l’Académie berbère, qui s’est réuni en France, en 1968, avait décidé de commencer le calendrier berbère à partir de Chachnaq, qui a vécu en 950 avant J.-C, en Egypte. Du coup, si l’on additionne 950 ans à 2019, on retrouvera la date de 2969. Chachnaq, c’est juste un symbole ancien. C’est notre histoire ancestrale. D’autre part, je tiens à souligner que l’initiative de l’APW de Tizi-Ouzou est à saluer d’autant plus que c’est la première initiative pour redonner du mérite et de la valeur à nos symboles et à nos personnalités, comme cela se fait dans d’autres pays. Nous avons besoin de l’ensemble de nos symboles pour montrer notre identité. Nos jeunes ignorent leur histoire. Avec ce genre d’initiatives, tout le monde pourra découvrir notre civilisation et notre identité millénaires. Nous devons regarder notre histoire avec nos yeux et jamais avec ceux des autres pour la mettre en avant et au grand jour. Le fils de Massinissa, qu’on appelle Micipsa, avant de mourir, a conseillé à ses fils plus de compréhension, de cohésion et d’union pour bâtir une grande nation. «Avec la division et le désaccord, les plus importantes nations se ruinent», avait-il dit. Nous avons besoin aujourd’hui, plus que jamais, de cette devise.

Entretien réalisé par Hocine T.

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