«Je m’attelle à la réécriture de L’enfant têtu en kabyle»

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Le comédien et metteur en scène, Hocine Haddou, parle dans cet entretien de sa passion pour le théâtre et de son parcours de metteur en scène et de comédien.

La Dépêche de Kabylie : Présentez-vous aux lecteurs ?

Hocine Haddou : Je suis comédien et metteur en scène, en parallèle j’occupe le poste de régisseur au théâtre régional Kateb Yacine. J’ai commencé à écrire des pièces théâtrales au CEM Abdiche de Larbaâ Nath Irathen encadré par mes enseignants, par la suite au technicum Khouas Ahcène. Je tiens, d’ailleurs, à rendre hommage au directeur de cet établissement scolaire, M. Bouaziz, qui nous a malheureusement quittés cette semaine. C’est grâce aux encouragements de ce dernier qu’on a pu créer notre propre troupe en 1999. J’ai encadré ma première troupe en 2000.

Où animez-vous vos ateliers de théâtre ?

Cela fait six ans que j’anime un atelier dans une crèche et depuis 2017, je le fais au Centre de loisirs scientifiques au profit des enfants âgé entre 7 et 14 ans et au profit des associations, à l’instar d’Ibturen de Taourirt Mokrane.

Vous avez fait des études en sciences politiques. Pourquoi avoir choisi le théâtre et quel est l’apport du théâtre ?

Le théâtre c’est lui qui m’a choisi par contre les études en sciences politiques, je l’ai ai choisi pour d’autres raisons, notamment pour faire plaisir à mes parents surtout mon père et pour avoir un poste de travail et assurer mon avenir. Avant, le théâtre on le faisait bénévolement. C’était vraiment difficile pour moi lors de ma première année. Les étudiants se préparaient pour les examens et moi j’écrivais une pièce pour la troupe théâtrale du lycée de Larbaâ Nath Irathen, et c’est là que j’ai réalisé que je n’étais pas dans mon milieu même si j’ai terminé mes quatre années et j’ai obtenu ma licence, mais mon cœur était avec le théâtre et finalement les deux ont primé : j’ai fait plaisir à mes parents et je travaille dans un théâtre.

J’aime beaucoup ce métier et je ne le changerai pour rien au monde. Le théâtre est un autre monde. On se met à la place des autres, on se découvre nous-mêmes, on devient une autre personne, on apprend à devenir sensible et à penser aux autres… Je préfère le théâtre au cinéma parce qu’on a ce contact direct avec le public et on est récompensés sur place avec les applaudissements.

Quels sont les sujets que vous aimez aborder ?

J’aime aborder les sujets éducatifs qui apportent aux jeunes une autre vision de voir les choses. Ces dernier temps, j’ai repris une pièce que j’avais écrite à l’époque sur le sida. C’était une écriture naïve parce que je n’avais pas de formation. Il est vrai que le théâtre est un don, mais il faut suivre une formation pédagogique qui est indispensable, même si on n’étudie pas à l’ISMAS ou dans des écoles de théâtre. Plus au moins, il faut faire ses propres formations, c’est ce que j’ai essayé de faire. Le fait de travailler dans un théâtre m’a donné l’occasion d’assister à des pièces de grands metteurs en scène. J’ai beaucoup appris, c’était des formations pour moi.

Vous avez participé à plusieurs événements. Qu’en est-il ?

Avec la troupe de l’université, on a participé en avril 2008 au 9e Festival national du théâtre universitaire à la wilaya de Jijel, en mai 2008 à Boumerdès on a eu le prix du meilleur texte de la pièce «Trahi par sa confiance», au mois de juillet 2007 aux 9es jeux Pana Africains, en juin 2002 au 9e Festival national du théâtre scolaire de Mostaganem, en 2007 au Festival national du théâtre universitaire de Tizi-Ouzou où on a décroché le prix du meilleur texte et le prix du meilleur sujet et en juin 2007, on a participé à la célébration de la Fête de la cerise à Larbaâ Nath Irathen.

J’ai aussi fait des formations. En 2008, j’étais sélectionné avec six autres personnes pour la première promotion de stage dramatique au théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou. En 2009, j’ai effectué plusieurs stages au niveau du même établissement, à savoir le stage d’actorat en 2010, d’écriture dramaturgique, encadré par Hamida Aït El Hadj, de régie et techniques de scène au Festival international de théâtre d’Alger de techniques de scène au Festival national du théâtre professionnel d’Alger, de régisseur plateau au Festival de la chanson arabe «Djemila» de Sétif organisé par l’ONCI et encadré par Nabila Hamdi et de régisseur plateau au Festival international de la chanson Timgad de Batna, organisé par l’ONCI.

Concernant la mise en scène, quelles sont les pièces que vous avez eu à monter ?

Je suis auteur et metteur en scène de plusieurs pièces théâtrales, notamment «La cerise au Texas», «Les racines oubliées», «Le roi naïf», «Trahis par sa confiance» dont le sujet est le sida. En 2018, le comité artistique et le staff administratif du théâtre Kateb Yacine m’a donné une chance pour monter un spectacle pour enfants qui est une première pour moi.

La pièce intitulée «Etifl el anid», c’est une co-mise en scène avec Farida Saber, j’ai fait une réécriture de Abdelhamid Daamache, on va l’adapter en kabyle bientôt avec une équipe très jeune dont les comédiens sont issus des associations. C’est une pièce qui a eu un écho positif auprès du public. C’est à partir de là que j’ai repris le théâtre, je me considérais comme une personne qui était dans un coma théâtral. J’ai eu des émotions extraordinaires sur scène le jour de la générale, j’ai décidé de ne plus m’arrêter.

Aussi, dois-je dire que j’ai fait du cinéma. D’ailleurs, ma première expérience était en 2012 dans le film documentaire sur les batailles populaires de la guerre d’Algérie «Les révoltes populaires», dans lequel j’ai interprété le rôle secondaire du soldat français. C’est une production de la télévision nationale (Canal Algérie). En 2015, j’ai participé dans le feuilleton «Usan n tefsut» dans le rôle secondaire d’Ali, production de Sarl M-Image. Également en 2016, avec la même boite de production, j’ai joué dans le rôle secondaire docteur Nassim dans le feuilleton «Tinifift II» et de rôle secondaire (le poète) dans le feuilleton «Imeslab». Durant la même année, j’ai participé dans le feuilleton «Gar zik d turra» dans un rôle secondaire d’un imam, production de Ahcène Ould Kaci et dans le feuilleton «Ixeser-as lahsab» dans le rôle du jury, production de Sarl mg-com prod.

Des projets en perspective ?

J’ai un projet qui me tient vraiment à cœur, qui est de monter une pièce sur le suicide. J’ai été contacté par une boite de production d’Alger pour jouer un rôle d’officier de police, il y a un feuilleton «Maxene» de la boite M-Image où j’ai joué le rôle du bandit d’honneur et il sera diffusait au prochain mois de Ramadhan. J’ai passé un casting pour le film de Si Mouh Ou Mhand de Ali Mouzaoui, il y a eu un premier contact.

Entretien réalisé par Sonia Illoul

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