«Kaci Tizi Ouzou m’a aidé à lancer ma carrière…»

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Dans cet entretien, l’artiste Idir Akfadou parle de l’histoire du groupe Akfadou et de son parcours artistique.

La Dépêche de Kabylie : Comment est né le groupe Akfadou ?

Idir Akfadou : J’ai entamé ma carrière en 1976 sous mon véritable nom «Yazid Idir». Cela s’est déroulé quelque temps après avoir obtenu le Premier prix à la salle Atlas d’Alger, lors d’un concours qu’avait organisé le Comité des fêtes de cette wilaya. C’était au mois de Ramadhan, où pas moins de 75 chanteurs avaient concouru. Parmi les responsables dans ce concours, il y avait Cherif Khedam et Kaci Tizi Ouzou que Dieu ait leur âme. Durant ce concours, je me souviens que Kaci m’avait invité à son émission radio intitulée «Saha Lfadur-nwen» et grâce à son aide précieuse, j’ai enregistré mon premier disque 45 tours, dont je viens de vous parler. En 1979, je suis allé en France, où j’ai enregistré une cassette sous le nom «Idir Akfadou», cette fois-ci. Quant à la naissance du groupe, elle a eu lieu en 1983, lorsque Khellaf Oujeddi et Mousa Kerbache m’ont rejoint. Quelques années plus tard, on s’est séparés à l’amiable et depuis 1996, c’est moi qui porte le nom du groupe.

Vous avez un style propre à vous que tous vos fans reconnaissent…

Sincèrement, j’attendais que vous me posiez cette question. Sachez que vous n’êtes pas le premier à me le faire savoir. Je ne sais pas vraiment à quoi cela est dû, mais peut-être au fait que je n’ai jamais aimé imiter. J’écoute tous nos artistes, mais je n’imite personne. J’aime apporter ma propre création, ma propre touche.

Vous avez toujours chanté les maux de la société. C’est la sensibilité d’un artiste ?

Oui. Tout le mal qui me touche et ce qui ne va pas, j’essaye d’en parler dans mes chansons. Comme, par exemple, la dégradation de notre société, la disparition de nos coutumes, etc. Il faut savoir que je ne produis jamais sur commande, mais seulement lorsque je suis inspiré et que je ressens quelque chose.

Vous n’êtes pas très présent sur la scène, ces dernières années. Peut-on en connaître la raison ?

Il y a des institutions culturelles qui nous font appel régulièrement, comme la maison de la Culture de Tizi-Ouzou, mais pour être clair, les conditions ne sont pas toujours réunies pour qu’un artiste qui se respecte puisse se produire à l’aise devant son public.

Un mot sur l’hommage que vous a rendu l’association Itri n Yiburayen ?

J’étais très heureux lorsque les organisateurs m’ont fait part de leur initiative. C’est un hommage qui m’est allé droit au cœur, surtout en présence de tous mes amis, artistes et comédiens, qui ont tenu à être à mes côtés.

Comment le chanteur Atmani vous a marqué dès votre jeunesse ?

En 1975, j’ai acheté avec mon propre argent une radio. Quand je l’ai allumée, c’était la chanson «Trebba-yi-d lmehna» de Dda Hemmiche (Atmani, ndlr) qui passait. Depuis ce temps, la chanson et l’artiste m’ont marqués. D’ailleurs, après avoir eu son aval, il se pourrait bien que je reprenne ce tube-phare dans une éventuelle nouveauté.

Vous avez sorti un album à l’occasion de vos 40 ans de carrière. Un mot ?

C’est un album que j’ai intitulé «Amgud wala ahriq», où j’ai évoqué plusieurs questions liées à la société et à la vie. Je l’ai édité aux Editions Melody+, appartenant à quelqu’un avec lequel je m’entends bien depuis des années.

Un mot sur vos fils chanteurs Baylache et Youva ?

Je suis fier de leur parcours. A chaque fois, je les mets en garde centre certaines choses dans le monde artistique. Baylache est un peu en avance sur Youva par rapport à l’âge et au nombre d’albums enregistrés mais Youva se forge bien dans son style puisque c’est le cadet de la famille. Youva m’est très proche question art.

Un mot pour conclure…

Je vous remercie et rends hommage au peuple algérien pour ce qu’il est en train de réaliser.

Entretien réalisé par M. K.

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