L’animation en berne

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Contrairement à ses habitudes, la ville littorale de Tigzirt, à une cinquantaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, voit passer les soirées de Ramadhan sans aucune animation. Les années précédentes, ce mois sacré était l’occasion pour organiser des soirées culturelles diverses. Des galas, des expositions et des conférences se tenaient un peu partout dans déférents établissements de l’antique Ionium.

Mais, cette année, les Tigzirtois doivent chaque soir se débrouiller pour passer quelques moments de détente après la rupture du jeûne. La salle de cinéma Mizrana demeure désespérément silencieuse devant les citoyens qui ne cessent de venir s’enquérir d’une éventuelle activité. Mais jusqu’à hier, rien à signaler. Les citoyens, déçus, rebroussent chemin pour aller voir du côté de la maison de jeunes située à l’autre extrémité de la ville. Mais là non plus, rien n’est programmé, du moins pour l’instant. Les familles se rabattent donc sur l’unique endroit où il est encore possible de passer un bon moment et prendre une glace sur un banc, le port de plaisance.

Des centaines de familles qui y trouvent en effet refuge. On y apprécie le calme, mais une certaine déception est exprimée. Des citoyens que nous avons interrogés déplorent le fait que leur ville, à vocation touristique, soit devenue aussi vide de toute animation. Les quelques programmes tracés par la direction de la culture ne suffisent pas pour satisfaire la demande, surtout en ce mois de Ramadhan. Pourtant, la région recèle des richesses artistiques et culturels à même de faire le bonheur des populations locales et même celles qui viendraient d’ailleurs. Nombreux sont les artistes qui peuvent se produire, même à longueur d’année.

La région est également riche en associations pouvant encadrer des programmes pour ce mois sacré. Les citoyens espèrent que cette somnolence n’est que momentanée. En attendant, les soirées ramadanesques se déroulent au rythme du claquement des dominos qui émanent des nombreux cafés de la ville. Un loisir apprécié notamment des vieux. Quant aux jeunes, ils doivent prendre leur mal en patience et se débrouiller comme ils peuvent.

Akli N.

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