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ÉVOCATION - 69e anniversaire de la naissance de Mohia : Maître de la littérature universelle

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Mohia Abdellah, écrivain et poète, est né le 1er novembre 1950 à Azazga. Sa famille est originaire d’Ath Rbah, dans la commune d’Iboudraren, cependant son père, tailleur de profession, s’était installé à Azazga. Mohia a passé une partie de son enfance dans cette région avant que sa famille ne déménage à Tizi Ouzou. Fondateur du théâtre d’expression kabyle, il a consacré plusieurs années de sa vie à traduire et à adapter des poèmes, à écrire des chansons pour des artistes, comme Ali Ideflawen, Brahim Izri, Ferhat, et surtout adapter des œuvres théâtrales universelles à la langue et à la culture kabyle.

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Par ailleurs, Mohia a pu sensibiliser, à travers ses œuvres, beaucoup de gens autour de la revendication identitaire berbère et les droits de l’Homme. Abdellah Mohia est mort le 7 décembre 2004 à Paris. L’œuvre de Mohya est très diverse et s’inscrit dans trois domaines différents : les poèmes, nouvelles et autres textes littéraires divers, créations propres de l’auteur ; l’œuvre littéraire populaire recueillie et/ou complétée par l’auteur ; les traductions et adaptations en kabyle du patrimoine littéraire universel. Au cours de sa maladie qui devait l’emporter un certain 7 décembre 2004 à Paris, Mohia aimait répondre à ceux qui cherchaient à savoir de quelle maladie souffrait-t-il par : «tu meurs», un calembour qui renseigne amplement sur le profil de l’homme. Sur les traces des grands maîtres de la littérature universelle, Mohya, de son vrai nom, Abdellah Mohya, a malaxé, pétri, pressé sa langue maternelle, le kabyle, pour en produire des œuvres d’une saveur exquise. Usant d’un langage familier, accessible à tous, où la primauté est donnée aux jeux de mots, à l’hyperbole, à l’ironie, à l’impertinence…

Il est devenu l’artiste le plus apprécié par la jeunesse kabyle. Prolifique et pluridisciplinaire, il a écrit, traduit et adapté avec un génie inégalé de la poésie, des nouvelles, des fables, des contes philosophiques, des pièces théâtrales. La production littéraire kabyle a trouvé en lui un puissant adjuvant qui a tracé un chemin et favorisé bien des vocations. Dès le début des années quatre-vingt, ses textes, notamment ceux chantés par Malika Domrane, Idir, Slimane Chabi… sont quasiment appris par cœur par de nombreux étudiants et lycéens. Son verbe corrosif, ses critiques acerbes envers les tenants du pouvoir et son combat en faveur de la revendication berbère lui ont valu l’estime et le respect de tous les militants identitaires.

Grâce à lui, des œuvres du patrimoine universel, écrites par des Berthold Brecht, Jacques Brel, Molière, Prévert, Pirandello… peuvent maintenant se déguster en langue kabyle. Né un 1er novembre 1950, comme pour annoncer qu’il serait lui aussi, déclencheur d’une révolution littéraire, Mohia est un immense auteur dont l’œuvre restera un éternel champ de questionnement et de ressourcement.

A. A.

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