«M’hamed Issiakhem m’avait encouragé»

Partager

Né en 1952, Ahmed Bilek est un artiste peintre connu et reconnu tant au niveau local que national. Dans cet entretien, il nous livre des séquences de son long parcours.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous nous parler de vos débuts ?

Ahmed Bilek : Mes débuts comme artiste peintre remontent aux années 1960, précisément à 1962. J’avais commencé tout enfant avec un crayon et une feuille avant de me pencher sur la peinture pour laquelle j’avais une préférence. Je me souviens que je faisais fondre de la craie que j‘utilisais pour la peinture.

J’ai travaillé avec beaucoup d’artistes peintres connus, à l’image de Si Moh El Kechai.

 

Étant jeune, y avait-il quelqu’un à vos côtés pour vous motiver ?

Sincèrement, non. Mais il y avait quelques artistes qui m’avaient témoigné leur admiration et m’ont soutenu verbalement. Je pense à Si Moh El Kechai et à M’hamed Issiakhem qui m’avait rendu visite et encouragé à continuer sur cette voie, en voyant mes œuvres. Être artiste à cette époque était très difficile.

 

Comment se sont déroulées vos premières expositions ?

Comme je vous le disais, peu de portes m’étaient ouvertes pour que je puisse faire connaître mes œuvres au public à mes débuts. Ma première exposition date de 1983. Je l’avais faite à Tizi Ouzou grâce à mon ami Hocine Haroune que je remercie à travers cette tribune. L’un des tableaux que j’avais exposé avait plu énormément aux Allemands et ils l’ont pris. Quelques années plus tard, j’ai travaillé en collaboration avec le Haut- Commissariat à l’amazighité avec lequel j’ai pu exposer mes œuvres d’art dans 22 wilayas différentes. Dans quelques jours, soit le 5 octobre 2019, je suis programmé pour une exposition à la maison de la Culture Mouloud At Maâmer de Tizi Ouzou.

 

Quelle est la situation de l’artiste peintre en Algérie ?

Bien que certains trouvent des soutiens, c’est à la résistante, au courage et à l’amour de ce qu’on fait que nous devons notre persévérance. Pour ma part, j’avoue que j’avais jeté l’éponge, un certain temps. Je me suis senti lésé au point de me laisser faire et me décourager. Heureusement que des gens étaient là pour me remonter le moral.

Un portrait en hommage à l’écrivaine Kaysa Khalifi dans le cadre du Festival de la poésie d’Adrar n Fad…

Kaysa Khalifi mérite cet hommage. C’était une artiste qui avait touché à plusieurs domaines. Elle est connue et très appréciée chez-nous.

À vrai dire, je fais des portraits uniquement sur les personnages que j’estime. Aussi, je suis spécialisé dans tout ce qui est patrimoine et paysage.

Souvent, vos œuvres exposées ne sont pas destinées à la vente.

Pour quelles raisons ?

Pour ce qui est de la vente, je réalise des tableaux sur commande, selon le goût des acheteurs. Mais je n’aime pas vendre lors de mes expositions.

Entretien réalisé par M. K.

Partager