Mohand-Arezki Bouzid se raconte

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Le moudjahid et artiste-chanteur Mohand Arezki Bouzid vient de publier un livre autobiographique. Un récit de résistance qui révèle un parcours atypique d’un homme conjugue souvenirs et espérances.

«Les armes dans une main et les partitions musicales dans l’autre», il narre son enfance, sa vie de moudjahid et d’artiste, avant et après l’indépendance. Des écrits autobiographiques qui illustrent des souvenirs et des souffrances.

«Du haut de mes quatre-vingts ans, je parle avec des mots sincères d’un cœur mûri dans la douleur, dans l’abnégation et dans l’amour de la patrie et des Algériens.

Je parle à mes congénères, à la génération présente et aux générations futures, avec des mots écrits d’une encre particulière, sentant l’encens des aïeux, mélangée aux larmes sanguines afin de calligraphier les pages de mon histoire qui traversera avec vous le troisième millénaire», confie-t-il.

Dans son livre, l’auteur aborde, d’abord, sa naissance, sa famille et son village natal El-Kalàa-Fenaia de Béjaïa, qu’il quittera, par contrainte, à l’âge de trois ans. « e n’oublierai jamais cet exil interne, ce jour de départ vers l’inconnu long de 300 kilomètres.

Mon père s’arme d’un bâton, taillé sur mesure d’un olivier nourri jusque-là par la sueur de mes ancêtres. De sa main droite et forte, il écrasait le nœud du ballot contenant quelques haillons, des figues sèches et quelques rondelles de galette d’orge (…) Je marchais côte à côte avec ma mère à travers les champs jonchés de houx piquants et de pierres aiguisées.

Très souvent je me réveillais dans les bras de mon père traversant les petits villages et les hameaux à moitié délabrés», écrit-il. Après le récit de sa vie, notamment la guerre de libération, l’artiste-chanteur se remémore, avec une certaine nostalgie et fierté, les anecdotes entre artistes et les moments forts de ses galas nationaux et internationaux.

Il nous livre sa rencontre avec le maitre du chaâbi, El Anka, et sa proximité avec Farid El Atrache et Ouarda, lors des grandes soirées parisiennes. Mais pas seulement. Ses galas internationaux en Europe, entre autres, lui procuraient le sentiment que «la culture amazighe renaissait non pas de ses cendres, mais indéniablement de la braise de son sang qui n’a jamais cessé d’irriguer les racines ancestrales en communion avec la grandeur astrale».

Enfin, Arezki Bouzid accompagne son récit de vie de plusieurs photos de familles et de documents historiques.

Farida Elharani

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