«Pour changer, il faut connaître le passé»

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En marge de la conférence qu’il a animée à l’occasion de la Fête de la Victoire, organisée par la direction de la culture, l’auteur Tahar Hadjene a parlé de son livre «Le congrès historique de Tripoli 1962, entre la stratégie de la révolution et l’action

d’exclusion».

La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous de vous et de votre livre ?

Tahar Hadjene: Je suis chimiste de formation, mais je me suis toujours intéressé à l’Histoire. C’est ce qui m’a donné l’envie d’écrire ce livre sur le congrès de Tripoli 1962. J’y relate les événements qui se sont déroulés avant et après cette date. Tout fait historique est un support pour comprendre le présent et construire l’avenir. J’ai fait un travail de cinq années. Beaucoup de choses se disaient à voix basse, moi je me suis permis de les dire à haute voix.

J’essaie d’expliquer que notre situation est peut-être due à certains événements qui se sont déroulés durant la révolution. Si réellement on veut un changement, il faut commencer par connaître le passé, le comprendre et l’analyser.

Vous dites que c’est le premier livre qui traite du congrès de Tripoli…

Je dirai plutôt que c’est le premier livre qui traite dans son intégralité du congrès de Tripoli. D’autres écrits n’y ont consacré que quelques chapitres.

Pourquoi selon vous ?

Parce qu’on n’avait pas accès aux archives. Les grandes archives sont en France. Beaucoup de choses ont été cachées avec fermeté. On ne sait pas ce qu’il s’est vraiment passé en 1962, notamment concernant les accords d’Evian, le cessez-le-feu et le congrès de Tripoli.

Et que révélez-vous dans votre livre ?

La signature des accords d’Evian devait préparer l’avènement de la République algérienne et choisir celui qui allait diriger le pays. Mais ça n’a eu lieu, parce qu’il y a eu un refus catégorique de la part du clan d’Oujda. Au congrès de Tripoli, nous nous ne sommes pas arrivé à un résultat, mais il reste important parce qu’il décrit la sauvagerie des uns et la dispersion des autres.

Vous vous-êtes basé sur quelles archives pour écrire votre livre ?

Je me suis basé sur des livres d’anciens moudjahidine et des écrits d’historiens. Je n’ai pas utilisé d’archives, parce que mes moyens ne me permettent pas de le faire, ce qu’il y avait comme informations est suffisant pour comprendre une grande partie de l’histoire algérienne.

Vous avez écrit ce livre en arabe. Sortira-t-il un jour en Français ?

Je suis en train de le traduire moi-même en français. Ce sera prêt dans six à huit mois.

Entretien réalisé par Sonia Illoul

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