Préservation des langues autochtones

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L’assemblée générale des Nations unies consacre 2019 comme l’année des langues autochtones depuis le 29 janvier dernier. Cette démarche qui concerne indéniablement la langue amazighe vise à alerter sur les risques auxquels ces dernières sont confrontées quotidiennement.

Des dangers qui, malgré sa consécration comme langue officielle, pèsent toujours sur ses variantes à travers l’Algérie. En effet, la même instance, via l’Unesco, a par le passé dénombré treize variantes de tamazight qui sont concernées par le danger de disparition à travers plusieurs régions d’Algérie.

Cette année sera également sanctionnée par le montage d’un forum mondial pour un débat constructif qui verra des spécialistes de haut niveau se pencher sur de nouveaux paradigmes pour la sauvegarde, la promotion et l’accès aux connaissances et à l’information des utilisateurs des langues autochtones.

Bien que ces dernières soient concernées à des degrés différents, il n’en demeure pas moins que cette année spécialement est d’une grande importance. Une importance qui apparaît en sachant que l’Unesco avertit que dans les prochaines cents années, la moitié des 6 000 langues autochtones existantes auront disparu.

Pour tamazight, ce sera l’occasion de mettre l’accent sur la disparition qui guette chaque jour ces treize variantes. Ces dernières, malgré l’introduction de la langue dans l’école, disparaissent à la vitesse de la lumière. Un fait qui ne semble pas intéresser grand monde. Dans plusieurs régions d’Algérie, tamazight n’est parlée que par quelques centaines de locuteurs et dans d’autres par des vieux qui l’emporteront avec eux à leur mort.

En fait, il faut aussi signaler qu’en matière de protection des langues autochtones, l’Algérie a fait un pas de géants en introduisant tamazight à l’école. L’enseignement, et c’est d’ailleurs reconnu par l’ONU, est le meilleur moyen de revitaliser une langue en voie de disparition. Reste à améliorer les mécanismes pédagogiques et méthodologiques pour aider toutes les variantes à revenir à l’usage quotidien à travers l’Algérie.

À cet effet, les spécialistes préconisent d’enseigner tamazight dès le préscolaire afin de permettre aux enfants amazighophones de renouer avec leur langue maternelle. Enfin, il est intéressant aussi, ajoutent beaucoup de linguistes, d’investir en force le domaine de l’audiovisuel et des réseaux sociaux pour revitaliser ces langues par l’usage quotidien. Les télés devront produire des programmes pour enfants en Tamazight ainsi que les dessins animés.

Akli N.

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