Rassemblement d’artistes «Révolte Arts», acte 3

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La place M’Barek Aït Menguellet, située au niveau de l’ancienne gare de

Tizi-Ouzou, a abrité samedi dernier la manifestation «Révolte’arts».

Pour le troisième samedi, des artistes de tous horizons, peintres, chanteurs, comédiens et photographes, se sont rassemblés sur ladite place, pour «accompagner les revendications citoyennes, légitimes et pacifiques du peuple algérien». L’artiste peintre et poète Kocila Tighilt souligne : «Ma participation intervient à l’appel des organisateurs de «Révolte’Arts  » qui est un groupe d’artistes dont des étudiants qui ont choisi cette forme d’expression pacifique pour porter leur revendication d’un changement pacifique du système.

J’ai répondu à l’appel comme tout amoureux des arts pour dire non à une situation qui a trop duré. L’art est un instrument de lutte pacifique. Il représente également une arme de construction massive. Issiakhem disait qu’un artiste doit toujours être à la hauteur de son peuple et nous sommes dans une phase où il faut être à côté de ce peuple qui a choisi une expression pacifique pour revendiquer ses droits. Nous assistons depuis le 22 février à une mobilisation exemplaire des citoyens, avec des slogans qui appellent au changement, d’où notre engagement avec nos moyens artistiques».

Concernant les dessins réalisés lors de cet événement, l’artiste dira : «J’ai réalisé des dessins dont un intitulé « Déflagration » qui parle de cette élan inattendu et de cet éveil populaire spontané. Ce changement à ressuscité en nous ce goût de l’art qui fut, à un moment donné, comme figé face à une situation aussi stagnante. Ce dessin est aussi une déflagration de couleurs libérées. La liberté s’exprime aussi par l’art qui reste une expression libre. Dans un autre dessin, c’est l’illustration d’une femme et d’un enfant. Un hommage à M’hamed Issiakhem et une expression de soutien à ces femmes menacées « d’acide  » durant ces événements.

Je trouve que ces appels haineux n’ont pas lieu d’être dans une société qui a fait preuve d’une grande maturité dans la manière de manifester. Nous les artistes dénonçons ces appels d’un autre âge. Les hommes, les femmes et les enfants représentent tous cette Algérie qui manifeste, cette Algérie qui avance». A ce dessin Tighilt a associé deux poèmes, l’un intitulé «Le Cri».

Sonia Illoul

«Si un jour

Notre cri

Notre douleur

Nos attentes

Nous réveillent dans la nuit

Un soir d’hiver sans étoiles

Oublions nos regrets

Ecrivons un poème sur une pierre

Laissons le sourire

Traverser notre mémoire

Oublions nos déconvenues

Oublions nos amertumes

Souvenons-nous de nos illuminations :

Tu as fermé les yeux

Pour ne plus rêver

Mais pour aimer».

«Comme d’une chrysalide

La fille sort de la nuit

Sort de l’oubli

Pour un autre voyage

Dans la lumière

Les yeux ne peuvent la suivre

Tant elle brille

Une étoile filante

Elle sourit

Au jour qui se lève

Au passant qui passe

A la vie qui s’agite

Au lever de soleil sur la montagne

Ce n’est pas une mendiante égarée

Une vagabonde sans attache

Une illusion du rêve

C’est l’espérance en marche

Sur le chemin de la fontaine

La source de vie

Elle porte un poème

Une prémonition

Un chant secret

Hors du voile

Hors de l’arbitraire

Hors de la tyrannie

Elle veut vivre

Parler

Aimer»

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