Retour sur l’événement…

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L’association étoile culturelle d’Akbou a tenu cette année son Festival de poésie, en hommage au poète Ahmed Lahlou, cet artiste ayant joué le rôle de Si Mohand ou Mhand dans le film qui porte le nom du poète. ls étaient un peu plus de soixante-dix concepteurs et forgeurs du verbe (poètes), dont bon nombre de femmes, à venir de sept wilayas du pays, pour prendre part à cette rencontre lyrique qui s’est déroulée du 26 au 29 décembre derniers.

Durant les deux premiers jours de ce rendez- vous, plusieurs poètes étaient invités par les membres du jury qui veillaient au grain pour, d’une part, éviter toute fausse note qui pourrait entacher cette «qaâda» poétique et, d’autre part, écouter et savourer en commun ces moments de délices que nous ont offert agréablement nos chantres, en tamazight, en arabe et en français. Plusieurs thèmes abordés ont reçu l’approbation d’une assistance, elle aussi, absorbée.

On cite le maître incontesté de la poésie et professeur de musique Amirouche Hamidouche, qui a été longuement applaudi par une assistante pourtant exigeante, pendant qu’il lisait un poème ayant trait à la muraille identitaire. Le poète, à travers un véritable cri du cœur, s’est appliqué de sorte à briser les tabous qui entourent cette page d’histoire. D’autres participants, à l’image de Mourad Aguechariou, qui avait obtenu le 1er prix, lors de la 11e édition, a fait cette année une sortie des plus spectaculaires, compte tenu des thèmes abordés, de la qualité des messages qu’ils véhiculaient, mais aussi du ton utilisé et qui a étonné l’assistance.

Mourad plaidait entre autres la cause de la femme. Cette poésie émanant des profondeurs de son âme n’est pas uniquement constituée de mots tendres et rimés couvrant des circonstances. Ce sont des messages riches de sens. Une autre étincelle du nom de Samira Bensid de Seddouk a brillé aussi par ses mots humoristiques mais également lourds de sens. C’est une poétesse d’un autre genre qui fait des montages poétiques en contraste avec le naturel, en usant des mots qu’elle découpe, qu’elle recolle, qu’elle entache, qu’elle embellie en suite, qu’elle persifle et apprivoise. Le tout dans un style philosophique éloquent.

De l’avis de plusieurs participants, ces rencontres sont inestimables, essentiellement sur le plan de la formation des poètes de demain. Le 3e et dernier jour a été consacré à la sélection des lauréats et la remise des prix, en présence d’une assistance que même la grande salle du Centre culturel Abderrahmane Fares ne pouvait contenir. Les autorités communales, à leur tête Mouloud Salhi, le président du Comité des fêtes et bien d’autres élus de l’APC étaient présentes à attendre le moment crucial, où on allait désigner les trois illustres forgeurs du verbe.

A la fin, la Commission a décidé de décerner le 1er prix à Mourad Aguechariou de la commune de Chellata. Le 2e prix a été remis à Moussa Hettak de Sidi Aïch et le 3e à Mohammed Boudjennad d’Akbou. Il faut préciser que d’autres prix d’encouragement ont été ajoutés. Il s’agit du prix de la production féminine décerné à Mme Malika Ferhani et du prix d’encouragement attribué à Karim et Djillali Haroun. Le prix du jury est, pour sa part, revenu à Amirouche Hamidouche. A la clôture, le mot de la fin a été prononcé par le président de l’APC d’Akbou qui, avant de remercier les lauréats de cette rencontre, a remercié tous ceux qui, de près ou de loin, ont injecté de la sève à ce verger en pleine floraison.

En référence, aussi bien aux organisateurs, qui ont veillé des nuits durant à la mise sur pied de cette croisière poétique, qu’aux participants venus en nombre pour donner plus de vivacité et de charme à ce rendez-vous culturel. Il n’a pas manqué aussi de faire un bref historique de ces rencontres ayant permis à des jeunes issus de plusieurs wilayas d’émerger et de réussir leur parcours à partir des perrons de «l’Etoile culturelle d’Akbou».

Hamid Boulahrik

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