«Un Festival de l’émigration à Tizi-Ouzou»

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Ali Bouhouf, président de l’association Sud Nord Evolution, de Lille en France, nous parle des projets de l’association pour cette année 2019.

La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord, présentez-nous votre association ?

Ali Bouhouf : L’association fut créée en 2001. Ses activités sont axées sur les échanges culturels et l’élaboration de projets de solidarité entre les deux rives. De la Méditerranée. L’un de nos objectifs est d’ouvrir les portes aux artistes algériens, pour une collaboration avec des artistes européens et ceux issus de l’immigration. Nous organisons des manifestations culturelles, notamment dans le domaine du cinéma, des opérations solidarité citoyenne entre différentes villes des deux pays et nous célébrons notamment la fête de Yennayer. Nous invitons des réalisateurs, des artistes, des footballeurs…

Au 15e Festival du cinéma algérien à Lille, en décembre dernier, vous avez rendu

hommage à Assia Djebar, Djamel Allam et Rachid Taha…

On a dédié un spectacle à Djamel Allam parce qu’il a toujours soutenu le Festival. C’était un musicien universel, il a toujours activé entre les deux rives. Rachid Taha a ramené d’Algérie où il était né sa touche personnelle à la musique française, il était très apprécié du public. Quant à Assia Djebbar, elle a beaucoup apporté à la littérature des deux pays et pour le cinéma aussi. Et n’oublions pas qu’elle était membre de l’académie française. Elle était un modèle de l’intégration. Ces trois personnalités sont un beau métissage des deux cultures maghrébine et occidentale.

Parlez-nous de cette dernière édition du Festival…

Cette édition avait un cachet particulier. On a programmé du cinéma, de la littérature, des projections, des expositions et des spectacles. On a fait une belle exposition autour des textes et photos de Kateb Yacine, Mohamed Dib, Rachid Mimouni… Le public français a découvert l’évolution de l’immigration à travers les livres et les scénarios de films. On a démontré que l’immigration n’est pas synonyme de délinquance mais source de très belles choses. On a eu le soutien du consulat général d’Algérie à Lille, du ministère de la Culture algérien, de la ville de Lille et de plusieurs départements. Ce festival a fait son chemin et trouve petit à petit sa place parmi les grands Festivals en France.

Quel est votre programme pour l’année 2019 ?

Pour le 16e Festival du cinéma algérien de Lille, on a choisi comme thème «Le cinéma féminin». Nous ferons appel à des réalisatrices algériennes et d’autres nées en France. La sélection se fera de mars à septembre prochains. Quant aux autres activités de l’association, on a tracé un programme varié, plusieurs célébrations, dont celle Yennayer, la semaine de solidarité et un projet de solidarité entre les villes.

D’autres projets ?

Cette année, nous allons créer une association à caractère culturelle et sociale à Tizi-Ouzou. Elle sera encadrée par des gens de différentes compétences, dont la mission sera de lutter contre l’isolement culturel et la délinquance. On a aussi un projet autour du «Vivre ensemble et la diversité culturelle dans les quartiers». Notre objectif est d’éduquer la jeunesse culturellement, de créer des liens entre différentes communauté immigrées et faire connaître la culture algérienne dans les pays européens, notamment en France, en Belgique, en Italie et en Espagne. Nous ambitionnons d’initier les jeunes aux métiers du cinéma, du théâtre et de la musique… On a également pour projet d’organiser un Festival de l’immigration à Tizi- Ouzou (dès la création de l’association) qui se fera en partenariat avec le ministère de la Culture, la direction de la culture et le mouvement associatif, pour construire ensemble une ville de culture et de solidarité.

Entretien réalisé par Sonia Illoul

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