Un livre sur l’enfance en Kabylie

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Un nouveau livre, entièrement écrit en tamazight, vient de paraître aux éditions «L’Odyssée». Il s’agit de l’ouvrage intitulé «Amgud aleqqaq» de Houria Sadallah. Pour une première dans ce genre, c’en est une. Car habituellement, quand on parle du livre amazigh, il s’agit plutôt de romans, de nouvelles ou de poésie et très rarement d’un essai. Mais cette fois-ci, Houria Sadallah offre une étude sur l’un des aspects de la vie sociale dans la région de Kabylie. Il s’agit d’une rétrospective de l’ensemble du processus de l’enfance, telle que vécue dans la Kabylie profonde. Malheureusement, de nombreuses facettes de ces traditions ne sont plus de mise de nos jours, sauf dans certaines familles où leur respect est sacré.

Le livre de Saadallah permet ainsi de revisiter plusieurs traditions caractérisant les étapes importantes de l’évolution de l’enfant de sa naissance jusqu’à l’adolescence. Ainsi, sur près de 200 pages, l’auteure décrit avec moult détails ce qui caractérise lesdites traditions, à commencer par celles pratiquées le jour de la naissance d’un enfant et comment les membres de sa famille l’accueillent dans la liesse. Houria Sadallah décrit aussi la façon dont les membres de la famille expriment leur joie à l’occasion de cet heureux événement. Elle parle du genre de plat préparé à cette occasion et de la signification donnée à chaque ingrédient.

Il est question également de la tradition du troisième jour après la naissance, la première sortie de la mère en compagnie de son bébé, le quarantième jour de la naissance, la première fois que l’enfant s’assoit et toute la cérémonie qui marque l’événement, la première coiffure, le jour où il fait ses premiers pas, la première fois qu’il se rend au marché (souk)… Rien n’est oublié par l’auteure qui a travaillé sur ce livre plus de vingt ans. Il s’agit d’un travail de terrain de longue haleine, ajouté à un effort d’écriture remarquable. On y découvre un riche lexique inhérent à toutes les traditions évoquées et dont certains mots, employés jadis, sont en voie de disparition.

A noter que des témoignages de plusieurs vieilles femmes résidant à Boudjima et Ouaguenoun, particulièrement dans les villages Agouni-Oufekkous et Tignathine, ont été recueillis par l’auteure afin de pouvoir finaliser ce livre qui vient enrichir la bibliographie amazighe naissante.

Aomar Mohellebi

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