Il y a 24 ans, au mois de janvier, nous quittait la chanteuse Zohra, à la fleur d’âge. C’est en ce même mois de janvier que la chanteuse tellement prometteuse disparaissait dans un tragique accident de circulation en France. Après un concert donné à Paris, Zohra se rendait de nuit à Marseille.
En route, la mort focha ses 32 printemps. La nouvelle de sa mort a jeté toute la Kabylie dans le deuil, tellement la jeune chanteuse, en l’espace de quelques albums seulement, a réussi à conquérir les coeurs. Zohra est née en 1962 à Aguemoune, à Larbâa Nath Irathen. Elle vivra une jeunesse des plus perturbées. Après un premier mariage précoce raté à l’âge de 18 ans, elle convolera en deuxièmes noces qui ne seront pas meilleures. Zohra divorcera et se retrouvera en charge de deux filles. Pour combler le vide de sa vie sentimentale, elle se refuge dans le monde de l’art et de la chanson en particulier.
Aidée par des artistes rencontrés en france, elle enregistre un premier album en 1982. Et le coup d’essai fut un coup de maître. L’album rencontra un franc succès parmi les mélomanes kabyles. Zohra s’impose comme un des plus importants porte-voix des douleurs des siens. Elle sera vite adoptée par des artistes, unanimes à reconnaître son talent. Zohra séduit par sa voix et ses le texte. “Ayen, Ayen”, “Lwerd Ifsan”, “Zeâgh ur mgiregh ara” et plein d’autres belles chansons deviennent des tubes. Un recueil de 36 chansons, aux textex exorcisant les maux de la vie et la mauvaise fortune marquera à jamais la poésie et la chanson kabyles.
Aujourd’hui, vingt-quatre années après sa disparition tragique, Zohra est toujours présente dans la mémoire collective, plus vivante que jamais dans les coeurs. Femmes et hommes, de tous âges, trouvent en ses textes matière à panser leurs plaies. Aujourd’hui, des générations nouvelles d’artistes lui rendent régulièrement hommage. Des artistes s’inspirent encore de son patrimoine de textes et de musique. Elle partit à la fleur de l’âge, mais elle a laissé une riche discographie pour la postérité.
Akli N.