Dans cet entretien, Salah Aït Gherbi fait part de ses débuts dans la chanson, ses premiers albums, son absence prolongée de la scène locale, son installation au Canada et son grand retour avec un quatrième album annoncé pour le 22 décembre prochain.
La Dépêche de Kabylie : Si vous voulez bien tout d’abord vous présenter aux jeunes qui ne vous connaissent pas ?
Salah Aït Gherbi : Je m’appelle Salah Aït Gherbi, né le 30 Juin 1955 à Fréha, daïra d’Azazga. J’ai fait mes études primaires à Alger en 1964. Le collège à Djemaâ Saharidj et le secondaire au lycée technique de Dellys où,; en 1976, j’ai eu mon bac. J’ai fait le supérieur à l’Université de Bab Ezzouar- Ecole polytechnique d’El Harrach.
Comment êtes-vous venu à la chanson ?
C’est la chanson qui était venue à moi. J’étais attiré dès mon jeune âge, depuis 12/13 ans déjà au primaire, au collège, et au lycée technique de Dellys où je chantais à mes camarades qui appréciaient mes chansons de jeunesse.
Parlez-nous de votre œuvre artistique ?
Mon premier produit date des années quatre-vingt et contient sept(7) chansons dont Fihal matheqan el henni- Sughaâ- Ilhaâ usiram entre autres. Le deuxième et le troisième n’étaient pas édités mais sont passés à la chaîne 2.
En quelle année avez-vous arrêté, et peut-on connaître les raisons?
Après le 3ème album, j’étais contraint par la force de choses d’arrêter la chanson car j’avais un grand malade qui me prenait tout mon temps et j’étais déconcentré de la chanson et de la musique, à partir de 1994, même mon poste d’enseignant à l’université d’Oued Aïssi (technologie) 1983- 2003, je l’avais abandonné. J’ai voulu partir en France, ça n’a pas marché. J’ai opté pour Canada où je suis installé avec mes enfants depuis 2003. J’enseigne les mathématiques au secondaire.
Cette année, vous revenez à la chanson avec un 4ème album. Parlez-nous de cette nouvelle production qui arrive après une absence
de près de 30 ans?
L’album est intitulé «Fihal Fihal», titre d’une chanson de plus de quarante ans qui est toujours d’actualité et qui, à ma grande surprise, mais aussi joie, je trouve des jeunes la chanter dans les fêtes. C’est fabuleux et j’en suis fier et encouragé à la fois. L’album contient une dizaine de chansons dont justement «Fihel Fihel» qui traite d’un amour impossible entre deux jeunes qui s’aiment et dont la famille de la fille refusait le garçon pour sa condition sociale et la fille promise à un autre. La nuit du henni, la fille ne cessait de pleurer. Le henni ne tenait pas sur la paume de sa main. Aucune trace ! La deuxième chanson est «Azul Fellawen» une chanson d’entrée en scène- La 3ème «Aqbayli» dans laquelle j’appelle à l’union, à la fraternité, à l’amour au sens le plus large du terme, exclure les faux jugements… «Ad Ruhagh» est conçue avant mon départ au Canada – Partir c’est mourir un peu- Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on quitte ses parents, ses amis, son pays, sa bien aimée. «Nruh ad» est une sorte de description de la vie menée au Canada racontée au retour : travail, climat, endroits dont je fais le parallèle avec certains plus ou moins similaires d’ici. Je parle d’Abizar, Taourirt Moussa, Ouaguenoun, Tizi-Ouzou… «Tiziri am-as» la lueur de la lune éclaire comme le jour… entre autres chansons.
Quand l’avez-vous commencé ?
Je suis rentré l’été dernier pour l’enregistrement. C’est un travail qui m’a demandé plus d’un mois et demi. J’écrivais et je mettais de côté. Aujourd’hui, j’ai environ une centaine de chansons à mon actif.
Cet album sortira quand ?
Il est prêt. Dans la matinée du 22 décembre 2018, j’animerai une conférence de presse autour de mon dernier produit suivie d’une vente-dédicace et l’après-midi, il y aura un gala à la maison de la culture Mouloud Mammeri.
Vos perspectives ?
Je tenterai d’être régulier et vers la fin de l’année 2019, un autre album sera prêt.
Entretien réalisé par M. A. Tadjer.