Surprise, agréable surprise. La Foule d’Edith Piaf vient d’être adaptée et interprétée en kabyle par un artiste dont on ne connaît que le “nom’’. Mucat, c’est lui – plutôt elle – la mystérieuse artiste qui a revisité la subliminale La foule pour agrémenter le répertoire kabyle de El Ghaci. Lghaci de Mucat est une foule kabyle en fête qui s’est laissée “emporter’’, Ass-nni n tmeghran, par lghida, afus tighratin. Comme dans “la foule qui s’élance et danse”, lghaci de Mucat aussi éloigne “les amoureux’’ l’un de l’autre. Edithmaudit la foule, Mucat tsugh : a yemma, yemma !
L’interprète d’El Ghaci a réussi à nous faire emporter, à travers youtube, par “la Foule”. Bravo, l’artiste!
A souligner que Mucat a toutefois laissé une empreinte via facebook où elle a tenu à remercier « votre soutien à l’artiste et sa chanson El Gachii ». Nous y reviendrons sans aucun doute.
La Foule
Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j’ entends dans la musique les cris les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie désemparée je reste là
Quand soudain je me retourne il se recule
Et la foule vient me jeter entre ses bras
Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Écrasés l’ un contre l’ autre
Nous ne formons qu’ un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse enchaînés l’ un à l’ autre
Et nous laisse tous deux
Épanouis enivrés et heureux
Et traînés par la foule qui s’ élance
Et qui danse
Une folle farandole
Nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s’ envolent
Et retombent tous deux
Épanouis enivrés et heureux
Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Mais soudain je pousse un cri parmi les rires
Quand la foule vient l’ arracher d’ entre mes bras
Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Nous éloigne l’ un de l’ autre
Je lutte et je me débats
Mais le son de ma voix
S’ étouffe dans les rires des autres
Et je crie de douleur de fureur et de rage
Et je pleure
Et traînée par la foule qui s’ élance
Et qui danse
Une folle farandole
Je suis emportée au loin
Et je crispe mes poings maudissant la foule qui me vole
L’ homme qu’elle m’ avait donné
Et que je n’ ai jamais retrouvé
El Ghachi
Ass-nni d tameghra
Cfigh afus tighratin lghida
Lghachi anda tefren itij yehma
Wa yekkat s tayett wayed s teghma
…
Lghaci akka ab akka
Ttawin-agh, zughuren-agh
Lghaci akka b akka
Ttazalen, ttneggizen
Ifasen mmyutafen
…
Lghaci akka b akka
Bdanagh wa ghef fa
Am iwezzan n tuza
Ula d ssu-it yeghba
I xeltit kheb d ukerfa
Djelbegh, sughegh : a yemma yemma !
Hewsent ger ighalen-iw
T.O.A