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Des arbres plusieurs fois centenaires en cendres

Après une dizaine de jours des derniers incendies qui ont ravagé le merveilleux site touristique de «Tala Rana», sur les hauteurs de la commune de Saharidj au nord de la wilaya de Bouira, les troncs des cèdres et pins noirs fument toujours, en dégageant des volutes de fumée visibles à des dizaines de kilomètres à la ronde.

Le feu sous forme de braises consume doucement les troncs, souches et racines souterraines, pour effacer définitivement ces derniers spécimens de pins noirs à travers l’Afrique du nord. Si l’on a pensé à éteindre définitivement ces troncs, on aurait doublé l’espérance de voir se régénérer naturellement ces arbres centenaires à partir de leurs racines. Malheureusement, ni les forestiers ni encore moins les éléments du parc national du Djurdjura (PND), qui ont un poste avancé à l’entrée du chef-lieu de commune et un siège officiel pour le PND baptisé « siège Tala Rana » mitoyen du siège de l’APC de Saharidj, n’ont agi pour maîtriser entièrement ces incendies et éliminer les risques de nouveaux départs de feu.

En plus d’éliminer toute chance de régénération de ces arbres centenaires, ces braises menacent de provoquer de nouveaux départs d’incendie à tout moment à cause, notamment, des vents violents qui soufflent en permanence sur ces hauteurs qui frôlent les 1500 mètres d’altitude. Ces braises ne s’éteindront qu’après avoir consumé jusqu’au bout les troncs, les souches et les racines de ces arbres, réduisant ainsi à néant tout espoir de voir de jeunes pousses et bourgeons éclore à leur place.

Rappelons enfin que le site de «Tala Rana» a bénéficié en 2012 d’un projet de création d’une zone d’extension touristique (ZET) dont la première phase de l’étude a été menée à termes en 2015, avant que le projet ne soit brutalement interrompu sans aucune raison. En 1992, le projet de réalisation d’un hôtel touristique en ces lieux a été aussi abandonné, malgré la fin des travaux des gros œuvres, comme en témoigne la carcasse de quatre étages appartenant à l’APC de Saharidj, mais livrée aux déchaînements des éléments naturels extrêmement violents sur ces hauteurs, en plus des différents actes de dégradation et de vandalisme.

Oulaid Soualah

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