Le village Tameziabt, situé à 7 km du chef-lieu municipal d’Ahnif, se trouve toujours en proie à un sous-développement qui ne dit pas son nom. En effet, cette bourgade, habitée par environs 700 âmes, enregistre des carences multiples qui font que le cadre de vie des villageois soit peu reluisant. Tout d’abord, l’accès au village est laborieux à cause de l’état délabré du chemin qui y mène. Pour atteindre le centre du village, il faut parcourir une bonne section du CW 11 pour déboucher enfin sur un chemin sinueux et délabré y menant.
La couche bitumeuse de ce tronçon se trouve usée, jalonnée de nids-de-poule, de crevasses et de cratères, où s’accumulent les eaux de pluie et la boue, après chaque averse. Les usagers trouvent beaucoup de peine à le parcourir sans cahotes ou secousses violentes infligées à leurs voitures. A son tour, le gaz de ville brille par son absence, contraignant les villageois à se rabattre sur les bonbonnes de gaz butane. Pourtant, il existe un projet de raccordement de toute la région de Tamellaht à cette énergie fossile.
Cependant, pour l’heure, seuls les villages Ighil Nath Rayou, Ighzer Oumeziav et Ighil Naït Ameur ont été raccordés en début d’année à ce réseau tant réclamé. D’autres localités, à l’instar de Tameziabt, attendent leur tour pour en finir avec cette situation délétère qui n’a que trop duré. Un autre problème auquel le village fait toujours face a trait à la pénurie de l’eau potable. Celle-ci s’accentue, d’ailleurs, durant la saison estivale.
De son côté, le transport de voyageurs enregistre aussi une carence palpable, laissant dans le désarroi les habitants non véhiculés qui font carrément de l’auto-stop pour se déplacer. Pour sa part, l’aménagement urbain n’est pas logé à la meilleure enseigne puisqu’il subsiste encore dans ce village des déficits, comme le manque de l’éclairage public à certains endroits, l’absence de trottoirs et du système d’évacuation des eaux de pluie.
A Tamellaht, le transport fait défaut
Le transport de voyageurs dans la région charnière de Tamellaht, située au sud de la commune d’Ahnif, manque terriblement à cause du nombre restreint de fourgons. En effet, ces contrées rustiques enclavées sont desservies par une poignée de fourgons, lesquels n’arrivent pas à satisfaire la demande de plus en plus accrue des usagers, surtout durant l’année scolaire, où les élèves des différents villages de cette région empruntent en grand nombre les transports en commun. A l’arrêt de fourgons desservant Tamellaht peu de transporteurs attendaient de charger les voyageurs, en cette journée ramadhanesque de jeudi.
Depuis, le début du mois de carême, le transport de voyageurs a diminué drastiquement vers cette localité, laissant dans le désarroi les habitants de cette région enclavée. «Au départ, nous étions plus d’une dizaine de transporteurs à faire la navette quotidiennement entre les villages de Tamellaht et le chef-lieu communal d’Ahnif. Par la suite, et pour diverses raisons, le nombre de transporteurs commençait à diminuer jusqu’à arriver à cinq fourgons. Un nombre qui n’arrive pas à satisfaire la demande des usagers, d’autant plus que Tamellaht compte à elle seule plus de 6 000 habitants.
«Beaucoup de transporteurs ont changé de profession à cause, surtout, de l’état délabré du réseau routier de notre région, comme le CW11, et autres charges qu’ils ne supportaient plus», déplore l’un des transporteurs de Tamellaht. Ainsi donc, les habitants non véhiculés résidant dans ces contrées reculées et isolées se débattent dans cette situation, tout en espérant voir le bout du tunnel. «Dès fois, nous sommes obligés de parcourir plusieurs kilomètres à pied pour rejoindre le CW 11 et faire de l’auto-stop ou prendre un fourgon, selon le cas. Une chose est sûre, nous souffrons le martyre», se plaint un habitant du village Tikesraï. Le manque de transport s’ajoute à cette litanie de carences qui frappent de plein fouet cette région charnière de Tamellaht, laquelle a payé un lourd tribut durant la Guerre de libération nationale.
Samir Y.