Bouira : Sit-in aujourd’hui des enseignants de tamazight

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Les enseignants de tamazight de la wilaya de Bouira tiennent aujourd’hui, mardi, un sit-in devant la direction de l’éducation pour interpeller les pouvoirs publics sur l’état dont le moins que l’on puisse dire calamiteux caractérisant l’enseignement de tamazight.

Les enseignants de Bouira qui mettent les responsables du secteur devant leurs responsabilités, n’ont qu’un seul souhait, à savoir la prise en charge effective des problèmes sur lesquels butent depuis maintenant quelques années, l’enseignement de tamazight.

Un des principaux points soulevés par les initiateurs de cette action, celui ayant trait à la politique suivie dans l’enseignement de cette langue. Pour ces enseignants, en dépit de fait que son enseignement soit décrété dans les textes officiels comme obligatoire, à Bouira, tamazight revêt toujours un caractère optionnel. Une aberration, s’accorde à dire le commun des enseignants.

Cet état de fait imposé ne fait que freiner l’enseignement de la langue amazighe, qui se trouve reléguer au rang d’une matière facultative, souvent assimilée à une sous-matière, à l’image du dessin et de la musique. Des modules, ô combien importants, dont l’enseignement a hélas, souvent été relégué au second plan. Cette façon de faire a ouvert une brèche pour certains directeurs d’établissements scolaires, donnant lieu à des dérives signalées ici et là dans la wilaya. Des directeurs qui agissent suivant les caprices de certains parents qui ne souhaitent pas que tamazight soit dispensé à leurs progénitures. Là l’on est en droit de se poser la question si certains établissements scolaires jouissent d’une quelconque autonomie pédagogique. Jusqu’à preuve du contraire, toutes les écoles sont sous tutelle du ministère de l’Education, seule institution habilité à fixer la politique pédagogique. A ce propos, les enseignants de tamazight interpellent les responsables de la DE sur le stricte respect des circulaires et textes ministérielles.

Un rappel à l’ordre de certains directeurs d’établissements agissant comme bon leur semble, est vivement souhaité par le personnel enseignant de tamazight. Sur un autre volet, les enseignants évoquent un manque criard en postes budgétaires alloués à la wilaya. Pour étayer leurs propos, ils citent le cas des wilayas voisines de Béjaïa et Tizi Ouzou qui sont mieux loties que Bouira, en matière de postes budgétaires.

Ce qui fait dire à un enseignant que les postes budgétaires à Bouira sont distillés au compte-gouttes. Aussi pour l’encadrement qui fait défaut dans bon nombre d’écoles, CEM notamment, où malgré la vacance de postes, plus aucune affectation n’est donnée aux éventuels postulants. Des postulants qui ne demandent pourtant qu’à travailler.

Rien que l’année dernière, pas moins de 45 licenciés en tamazight sont sortis du centre universitaire de Bouira. Cela sans compter ceux issus des deux départements de la langue et culture amazighes de Tizi Ouzou et de Béjaïa.

A vrai dire, la demande sociale existe et ne demande qu’à être satisfaire. Un facteur à même d’assurer une stabilité dans l’enseignement de tamazight.

Autre revendication des enseignants, celle du volume horaire assuré au niveau des primaires. Celui-ci est jugé trop chargé et contraignant pour les instituteurs de tamazight.

Les emplois du temps sont tout aussi décriés. La programmation des séances de tamazight, de 16h30 à 17h30, démotivent plus d’un, aussi bien les enseignants que les apprenants. Enfin, les enseignants de tamazight de la wilaya de Bouira soulignent enfin, un manque de manuels scolaires dans certains établissements scolaires.

D. M.

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