“Il y a un recul dans l’application des textes à Tizi-Ouzou”

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La station dite de l’EDIMCO, Un danger permanent pour les usagers

La Dépêche de Kabylie : Qu’en est-il du problème du taximètre imposé aux taxis collectif urbains de Tizi-Ouzou ?

Mme Terki : Il existe un décret exécutif (n° 12-230 du 24 mai 2012) qui porte sur la réglementation des transports par taxi. Ainsi, ce décret précise que le transport par taxi est effectué sous forme de service de taxi individuel ou service de taxi collectif urbain ou celui de taxi collectif non urbain. Cette réglementation oblige les taxieurs à avoir des compteurs. Et au niveau de la wilaya, ils sont environs 10% seulement à avoir des compteurs dans leurs véhicules. Le ministère des Transports est en train de remédier à cela. D’ailleurs, même à notre niveau, quand les taxieurs viennent pour le renouvellement de leurs lignes nous leurs demandons d’installer des compteurs.

Et pour ce qui est des fourgonnettes de sept places ?

En ce qui concerne les taxis collectifs urbains, soit les fourgons qui assurent la desserte vers la nouvelle-ville de Tizi-Ouzou, nous sommes en train d’appliquer le décret qui précise que le véhicule de transport urbain doit comporter une capacité maximale de quatre places, celle du conducteur non comprise. Nous sommes conscients du retard accusé au niveau de Tizi-Ouzou, car ce décret n’a pas été porté à la connaissance de l’ensemble des transporteurs de la région à temps. En réalité nous avons un délai d’une année pour nous conformer à ce décret, notamment pour ce qui est de l’article 43, qui indique que les exploitants de taxi en exercice et titulaires d’une autorisation d’exploitation non encore en activité sont tenus, sous peine de retrait définitif de l’autorisation, de se conformer au présent décret dans un délai qui ne saurait excéder les 12 mois à compter de la date de sa parution dans le journal officiel, soit le 24 mai 2012. Je suis arrivée un an après et j’ai été surprise par le fait que ce décret n’ait pas été porté à la connaissance des transporteurs. Ceci dit, actuellement, nous ne faisons que renouveler les autorisations des transporteurs en leur demandant, si l’occasion se présente, de changer de véhicule. Nous n’accordons plus de nouvelles autorisations. Il y a un recul dans l’application des textes et c’est le moment de remettre de l’ordre dans le secteur du transport au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. 

Quelle est, à votre avis, la cause essentielle de la multitude des embouteillages au chef-lieu ?

Vous savez bien que les routes de Tizi-Ouzou sont étroites. En ce qui me concerne, j’ai proposé à ce que nous fassions sortir tous les moyens de transports collectifs du chef-lieu. Mais, ce n’est pas assez, il y a trop de voitures à Tizi-Ouzou. Chacun utilise son véhicule pour se déplacer en ville. Nous devons, donc, trouver une solution pour encourager les gens à utiliser les transports en commun afin de diminuer le flux de la circulation. Nous devons commencer par injecter plus de bus, pour que les gens n’attendent pas longtemps. En d’autre terme, on doit assurer, sur chaque itinéraire, un bus toutes les minutes. Aussi, un bureau d’études a été engagé en 2012 pour mettre en place un plan de circulation avec pour objectif de désengorger la ville.

On a beaucoup parlé de ce plan de circulation, mais jusque-là rien de concret…

Actuellement, le plan de circulation en est à sa quatrième et avant-dernière phase, étape qui nécessite quelques retouches avant de passer à la cinquième phase. En fait, nous attendons la levée des réserves pour entamer la dernière étape et le mettre à exécution. Ce plan touchera les feux ainsi que les plaques de signalisation, les routes et le stationnement, entre autres. Mais nous aurons besoin d’accompagnement de la part de l’APC dans l’application des recommandations. L’APC est d’ailleurs membre de la commission en charge de ce dossier, au même titre que la daïra, la wilaya, la gendarmerie nationale et la sureté de wilaya. Ce plan de circulation sera mis en œuvre durant le premier trimestre de l’année 2014.

Les feux tricolores ont été remis en marche, dernièrement, au chef-lieu, mais pas pour longtemps…

Pour ce qui est des feux tricolores, il faut savoir qu’ils ont été installés par un bureau d’études de renom en 2007. D’ailleurs, la remise en place de ces feux découle d’une note ministérielle. En attendant l’application du plan de circulation, nous avons demandé à ce que seul le feu orange reste allumé.

Y a-t-il des projets pour la wilaya de Tizi-Ouzou ?

Nous avons, en premier lieu, l’électrification de la voie ferrée. L’entreprise réalisatrice a reçu l’enveloppe nécessaire pour les indemnisations et la réalisation du projet. Les expropriations ont atteint le taux 99%. Malgré les retards causés par les oppositions, ces dernières ont toutes été levées, que ce soit du côté de Tadmaït, Draâ Ben Khedda ou de Tizi-Ouzou. Il y a également le Viaduc en phase de réalisation du côté de Draâ Ben Khedda, pour un coût de 6 000 milliards de centimes. C’est énorme comme projet. Maintenant, le problème se pose au niveau de Thénia, à cause des expropriations. Les travaux sur la ligne reliant la gare multimodale de Kef Naâdja à celle d’Oued Aïssi sont, quant à eux, terminés. Globalement, nous sommes dans les délais. En tout cas, la voie ferrée sera opérationnelle d’ici l’an 2015.

Et pour ce qui est du projet annoncé du téléphérique ? 

Le marché a été attribué à un groupement constitué de deux entreprises, POMA, côté français, et BATIVA, côté algérien. Cette dernière s’occupera de tout ce qui est aménagements et bâtiment. Quant aux français, ils s’occuperont de tout ce qui a trait au câblage et à l’installation des cabines. L’ordre de service (ODS) a été signé le 7 juillet 2013. POMA a quatre mois pour revoir l’étude et le tracé avant d’entamer les travaux. Au cinquième mois, les chantiers des six stations, à savoir celle de Kef Naâdja, la nouvelle-ville près de la mosquée, la place du stade du 1er novembre, le siège de la wilaya, l’hôpital Belloua et le terminus de Sidi Belloua à Redjaouna, seront lancés. L’installation des chantiers se fera ces jours-ci et les travaux de réalisation seront entamés. Le délai de réalisation est de 24 mois, soit d’ici juillet 2015.

La nouvelle gare routière est déjà saturée. Les bus stationnent carrément sur la voie express de la rocade…

Vous savez bien qu’à Tizi-Ouzou nous ne disposons pas d’une gare routière répondant aux normes et que la gare multimodale de Kef Naâdja était, à l’origine, une gare ferroviaire. Mais pour répondre aux besoins pressant de la wilaya, elle a été aménagée pour recevoir le parc de Tizi-Ouzou. Chose qui est un peu difficile. D’ailleurs, pour y remédier, nous avons tout fait, avec l’aide du wali, pour trouver un terrain assez grand pour construire une nouvelle gare qui répondrait aux besoins et aux normes. Le wali, M. Bouazghi, nous a promis un terrain de plus de 5 hectares. La visite du Premier ministre a aussi boosté ce projet, puisqu’il nous a débloqué l’enveloppe nécessaire pour acheter les terrains dont nous avons besoin.

Est-ce que c’est déjà fait ?

Oui, effectivement, nous avons obtenu un terrain de plus de 6 hectares à Oued Falli. La gare sera construite juste en face du nouveau CHU. Actuellement, elle est en phase d’étude. Tout comme les projets de quatre gares de types A et C, à Tizi-Ouzou, de type B à Azazga et une autre de type C à Draâ El-Mizan. Nous avons lancé les avis d’appel d’offres. Par ailleurs, nous avons également douze stations urbaines, à Tizi-Ouzou (02), Azazga, Ouaguenoun, Mekla, Boghni, Draâ El-Mizan, Tigzirt, Azeffoun, Tadmaït, Tizi-Rached et Makouda. Nous avons aussi les projets de trois circuits auto-écoles d’examens, à Tizi-Ouzou, Draâ El-Mizan et Fréha, ainsi que le pôle d’échange, soit l’égal d’une gare routière de type A, du côté de Oued Aïssi, nous y avons retenu le bureau d’études (ARCHIBAT) qui aura l’ODS incessamment. Ce pôle sera situé tout de même, à un emplacement stratégique, dés lors que le site prévu sera entre le port sec et la gare ferroviaire d’Oued Aïssi.

Entretien réalisé par Samira Bouabdellah

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