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Mohand Saïd Kaci, entraîneur du MBB volley-ball : “La situation est critique et décourageante’’

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Pour avoir une idée bien précise sur la situation du sport à Béjaïa, nous avons accosté Mohand Saïd Kaci, entraîneur du MBB-volley-ball, qui nous a étalé l’état des lieux et la situation réelle du sport dans la capitale des Hammadites.

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Le sport à Béjaïa souffre énormément du manque flagrant d’infrastructures quel commentaire en faites-vous ?                                                                                                    

Effectivement, on souffre, c’est le terme qui convient le mieux à notre situation. La wilaya de Béjaïa est un pôle de développement sportif de premier ordre, à l’échelle nationale, toutes  disciplines confondues. En plus du football, avec deux clubs en L1 professionnelle, les autres disciplines et les sports collectifs, en général, sont à l’avant-garde et décrochent des résultats probants, que ça soit au niveau national ou international, mais en contrepartie, l’infrastructure de base fait défaut, avec un manque flagrant qui peut influer sur les résultats dans un proche avenir. Le HCB est en division une de handball, mais souffre quotidiennement pour avoir des créneaux d’entraînements, l’USFB et le FCB, qui sont en première division de football féminin sont très marginalisés, par manque de créneaux aussi. L’ASWB et le NCB, en volley-ball, endurent aussi les mêmes problèmes à la salle bleue, même situation pour le MBB, même si on dispose de notre salle. Le RCB s’entraîne en plein air dans des conditions très déplorables. La piste d’athlétisme de l’OPOW est dans un état critique et peut engendrer des blessures pour les athlètes, et la liste est encore longue.

Tous les observateurs sportifs locaux sont unanimes à condamner certains responsables qui n’ont pas tenu leurs promesses de lancer des projets. Peut-on connaître votre avis sur ce sujet ?                                                                                                              

Franchement, je suis choqué et frustré d’apprendre, ces jours-ci, que le projet de la salle de 3 000 places promise à Béjaïa est annulé alors qu’on maintient le projet de 30 000 places pour le football. Je me demande ce qu’ils attendent de nous, comme résultats, pour daigner se pencher sur ce problème de salle. On veut, à la place, bâtir une salle de 500 places, qui ne repend à aucune norme de compétition internationale, alors que l’ancien wali et l’actuel avaient promis de décrocher une salle de grande envergure pour Béjaïa, qui a tant donné au volley-ball national, que ça soit chez les filles ou chez les garçons. Ça me fait mal au cœur d’entendre que l’APC de Bordj Bou Arreridj a construit une grande salle alors que la notre, qui dispose largement de plus moyens et qui peut faire autant, n’en fait rien. Trouvez-vous normal que la wilaya de Béjaïa, avec son million d’habitants, ne dispose que d’une piscine, d’une seule piste d’athlétisme, pour une dizaine de clubs juste au niveau de la commune de du chef-lieu. La salle Amirouche et la salle bleue ne répondent plus aux normes. La pose du tartan au stade scolaire tarde à venir, alors que la piscine, programmée à côté n’a pas encore vu le jour, et la liste est encore longue si l’on ajoute les projets inscrits dans d’autres communes de la wilaya. J’ai fait le tour de la majorité des villes algériennes, et chaque année, je découvre une nouveauté sur ce volet, alors que chez nous, aucun projet digne de ce nom n’a été lancé depuis une vingtaine d’années. Je  peux dire et avancer que la majorité des projets sportifs promis ne sont qu’utopie.                                                                                      

En tant que technicien, comment vivez-vous cette situation ?

C’est une situation critique et à ce rythme on ne progressera jamais. Celui qui n’avance pas recule. On doit laisser quelque chose pour les générations futures, comme l’ancienne génération nous a laissé sa bravoure, à nous de faire un geste pour la nouvelle génération. Avec notre seule volonté on ne peut aller loin, car on peut fléchir à tout moment. Pour le moment, on ne tient que grâce à notre amour à cette discipline et à notre ville, mais il y a des limites à tout. Je lance un appel aux autorités locales pour rendre service au sport Béjaoui en lançant des projets de grande envergure, à l’image du statut de la ville et de la wilaya.

Entretien réalisé par Zahir Hamour

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