La capitale des Hammadites est connue pour être le centre de rayonnement de toutes les disciplines sportives, à l’échelle nationale, avec des clubs qui travaillent pourtant dans des conditions très difficiles.
Il n’est, par exemple, pas facile d’être la meilleure ligue à l’échelle nationale en boxe, quand on ne dispose même pas d’une salle digne de ce nom. Il n’est pas aisé non plus d’être champion d’Afrique en volley-ball (ASWB), quand la wilaya n’a aucune salle homologuée pour recevoir une compétition internationale. Même les athlètes de haut niveau, qui ont pris part aux différents championnats du monde, ne disposent pas d’une piste d’athlétisme en bon état. Les salles de judo sont privées de l’essentiel, d’un tatami. Et la liste est encore longue. Ce sont là d’énormes défaillances qui bloquent tout développement sportif dans la wilaya. Concernant le sport roi par excellence, à savoir le football, Béjaïa vit au rythme de ses deux grands clubs phares, à savoir la JSMB et le MOB, sociétaires de la Ligue Une professionnelle. Ces deux clubs, qui ont enfanté de grands techniciens reconnus au niveau national et international, à l’image de Rachid Dali et Mokhtar Bouzemboua, sont en effet les mieux lotis en termes d’infrastructure, car ils utilisent le terrain du stade Opow, même si la bonne image de ce dernier a été entachée par le panne électrique lors du match MOB/USMA.
Mais d’autres clubs, qui animent la scène footballistique de la wilaya ou la ligue locale, gèrent deux niveaux : la division honneur et celle du pré honneur. Le plus grand souci de la discipline est le manque de moyens infrastructurels et les clubs du chef-lieu de la wilaya souffrent le martyr en utilisant la même enceinte, à savoir le stade communal Salah Benallouache. On peut citer l’AS Taassast, le CS P.Civil, la JS Béjaïa, le NC Béjaïa et tant d’autres. Ces équipes n’utilisent que la moitié du terrain, parfois même le quart, notamment les petites catégories. Les autorités locales qui ont posé du tartan ont un peu soulagé les clubs en attendant que la même opération soit accordée au stade scolaire qui peut lui aussi diminuer les souffrances des entraîneurs et des joueurs. En plus de tous ces club, le football féminin dispose lui aussi, au niveau de la commune, de pas moins de 4 clubs, 2 en première division et 2 en division Deux. Ces équipes sont éparpillées entre l’annexe de l’Opow, le stade scolaire ou Benallouache. Elles souffrent d’une très grande instabilité. L’autre sport phare de Béjaïa, le volley-ball, avec ses 1 250 athlètes répartis sur une trentaine de clubs affiliés à la Ligue locale, vit également des moments très difficiles, avec le manque de salle adéquates malgré une volonté farouche des responsables des clubs et l’engagement des responsables de la ligue à améliorer la situation. La majorité des clubs disposent de terrains non couverts où il est impossible de s’entraîner en hiver et même en été aux heures de grandes chaleurs. Seules quelques équipes, comme le MBB, le NCB ou l’ASWB, disposent de salles plus ou moins acceptables. La salle de la ‘’Bravoure’’ tarde à voir le jour et le statut d’une salle OMS, malgré la disponibilité de l’argent nécessaire pour son aménagement. D’après certains élus locaux, c’est un problème avec la SNCF qui bloque l’avancement du projet. Pour ce qui est du noble art, Béjaïa renferme environ 1000 boxeurs et boxeuses répartis en une vingtaine de clubs affiliés à la ligue locale. La majorité des salles sont dans un état lamentable et les subventions allouées sont insignifiantes. Mais malgré tous ces aléas, des résultats probants ont été réalisés ces dernières années, notamment par les pugilistes de la JS Timezrit, le club Akboucien de boxe (CAB), Sidi Ayad, le BC Akbou, le MB Béjaïa, la JS Soummam et le BC Béjaïa. Les 3 000 judokas représentants la vingtaine de clubs affiliés à la ligue de Béjaïa vivent les mêmes problèmes. La majorité des clubs sont privés du strict minimum pour la pratique du judo. Ils n’ont même pas de tatami, sans oublier le manque de cadres spécialisés et de conseillers en judo. A part un ou deux, les autres ont tous quitté le pays et font valoir leurs connaissances et compétences dans d’autres pays. La discipline qui ne donne le plus de satisfactions à Béjaïa est incontestablement l’athlétisme, et ce malgré un flagrant manque de moyens comparativement au GSP. Béjaïa renferme une quarantaine de clubs affiliés avec des sommités qui ont pris part aux différents championnats du monde, championnat d’Afrique, jeux arabes et méditerranéens et tant d’autres compétitions. Les clubs de la commune de Béjaïa souffrent du fait que la seule piste existante au niveau du stade de l’Opow est très détériorée. Elle est en outre surexploitée et exposé aux fumigènes lors des matchs de football. L’arène pour les lancers par exemple est inexistante, chose qui pousse les techniciens à improviser des espaces où les risques d’accidents sont multiples. Le stade Benallouache quant à lui ne répond plus aux exigences des clubs et ne remplit pas les conditions nécessaires. Les clubs de la région souffrent aussi, à l’image d’Amizour et de Sidi-Aïch, du manque de moyens. Le nouveau stade de Souk El Tenine est un grand acquis pour la wilaya mais il ne résoudra pas le problème. En effet, les clubs n’en profiteront pas, vu son éloignement et le manque de transport pour faire des allers-retours pour s’y entraîner.Beaucoup d’autres disciplines souffrent à l’image de la natation, la gymnastique, le handball, le basket-ball, les arts martiaux,…
Une question reste donc posée : Les autorités locales sont-elles au courant de la gravité de la situation dans laquelle se trouve le sport à Béjaïa ? D’après certains techniciens, ce sont les bons résultats décrochés par les différentes disciplines qui couvrent la réalité du terrain où le marasme a atteint un stade inimaginable.
Z.H.