Quand les commodités font défaut

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Réalisés aux quatre coins de la wilaya de Béjaïa, à coup de milliards, et implantés parfois sur des sites distants de plusieurs kilomètres des centres urbains, des dizaines de locaux à usage professionnel restent inexploités, et ce depuis des années. Et pour cause, ces locaux ne sont alimentés ni en électricité ni en eau et ne sont dotés d’aucune autre commodité à même de les rendre exploitables. Sur les 3 438 locaux à usage professionnel réalisés ces dernières années sur le territoire de la wilaya, qui a bénéficié d’un quota de plus de 5200, 2 196 ont été raccordés au réseau électrique, alors que plus de 1 200 autres, implantés sur 31 sites répartis à travers plusieurs communes de la wilaya, n’ont pas encore été alimentés. La raison ? La direction du logement et des équipements publics (DLEP) ne s’est, croit-on savoir, pas acquittée des redevances dues à la SDE de Béjaïa. Une facture qui s’élèverait à plus de 6 milliards. D’aucuns estiment que les sites, sur lesquels ont été implantés ces locaux destinés aux jeunes chômeurs et entrant dans le cadre du programme présidentiel, ne répondent aucunement aux attentes des bénéficiaires, du fait, notamment de leur situation géographique. Quelques pré bénéficiaires rechignent à prendre possession de ces locaux et d’y entamer leurs activités, en raison, surtout, de leur éloignement des centres urbains. Il est donc clair que la plupart de ces locaux ont été réalisés sans étude sérieuse ! A titre illustratif, les deux projets de locaux à usage professionnel et artisanal affectés au profit de la commune d’Amalou, qui sont à l’état d’abandon. Cette situation qui perdure depuis de longues années, concerne un lot de 5 locaux implantés à hauteur du village Ath Djemhour, qui surplombe du chef-lieu communal. « Le projet est abandonné et reste à l’état de chantier. Seuls, les travaux en rapport avec les fondations ont été exécutés », nous fait savoir le premier magistrat de la commune. Le sort réservé à un autre lot de 9 unités, implantées au niveau du village Ath Djaâd, l’un des plus excentrées de la circonscription, n’est guère plus enviable. Selon les responsables de l’APC d’Amalou, l’entreprise en charge de l’exécution des travaux aurait jeté l’éponge, suite à un différend qui l’opposait au maître de l’ouvrage, en l’occurrence la direction du logement et des équipements publics. Dans la commune de Seddouk, les 100 locaux, implantés sur trois sites, dans la proximité immédiate de l’agglomération, ont été hélas, livrés sans assainissement. Ce qui rend leur exploitation problématique, au grand dam des attributaires qui, en en prenant possession, avaient à cœur de donner un contenu concret à leurs projets, mais l’espoir s’est progressivement mué en désillusion. « Je me suis retrouvé dans l’impasse, car je ne peux pas concevoir de lancer mon activité professionnelle sans une connexion préalable au réseau d’assainissement », déclare, sur une pointe de dépit, un jeune bénéficiaire.

F.A.B.

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