Prévision, prévention et bonne gouvernance

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L’Algérie est exposée à plusieurs risques naturels (inondations, séismes, incendies de forêts…), industriels (incendies ou explosions dans des ateliers de fabrication, radiations) et domestiques (dont ceux liés à la santé : épidémies, intoxications, suffocation par le gaz). Outre le séisme qui a frappée en mai 2010 la région de Beni Ilman, dans la wilaya de M’Sila, l’année écoulée est caractérisée par des dizaines de cas de mort par asphyxie au gaz naturel. Il en a été de même au cours de l’hiver dernier (2010-2011). De même, l’année 2011 a vu son hiver se montrer parcimonieux en précipitations tandis que son printemps s’est transformé en une très riche saison pluvieuse au point où des dizaines de vies humaines ont été fauchées sous le toit de vétustes maisons ou dans lits de rivières.

Il y a presque trois ans, un drame inédit frappa la région de Beni M’Zab. Il s’agit d’inondations exceptionnelles-non connues au moins depuis un siècle- qui ont emporté hommes, bêtes et voitures un certain 1er octobre 2008. Les images rapportées alors par la télévision ont frappé les esprits et ne sont pas loin de nous rappeler des inondations dues à la mousson dans le sous-continent indien ou aux ouragans dans le golfe du Mexique. La paisible capitale du M’zab et quelques autres agglomération de la vieille Pentapole ont souffert le martyre. L’eau, la boue, les gravats transportés et les véhicules renversés donnent une image apocalyptique générée par quelques heures de pluie. Un bulletin météo, tel que le BMS diffusé la veille par l’Office national de météorologie, n’a de valeur que lorsqu’il est pris en charge par les parties auxquelles il est destiné. Ces dernières sont censées prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les biens et les personnes. Cependant, comme il a été constaté à plusieurs endroits du territoire national à l’occasion d’événements similaires, même si de telles mesures étaient prises, elles sont grevées par le caractère de l’urgence et de la précipitation.

Il est établi, depuis que les sociétés humaine sont organisées en foyers et communautés, que le meilleur moyen de guérir c’est de prévenir. En Algérie, c’est toute la politique de prévention qu’il y a lieu de réviser. Pour le cas spécifique des inondations et éboulements, les volets de la protection de l’environnement, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire sont indubitablement les plus sollicités pour prévenir de telles catastrophes ou, au moins, en atténuer fortement les effets.

Fonder une culture de la gestion du risque

Il y a trois ans, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales avait annoncé que la carte des risques majeurs et des catastrophes naturelles serait actualisée. Cette carte est censée faire connaître les zones du territoire national potentiellement exposées à ce genre de risques en en définissant la nature exacte et permettra, par conséquent, une meilleure efficacité dans la stratégie d’intervention et une meilleure prise en charge des conséquences qui découlent de tels phénomènes. Mieux encore, la carte des risques majeurs et des catastrophes naturelles aidera les décideurs dans l’établissement d’un schéma de prévention avant que l’événement survienne. À ce titre, le ministre de l’Intérieur, a fait savoir aussi que ce précieux instrument accompagnera l’établissement des lois de finances du fait que son élaboration et son exploitation généreront nécessairement des dépenses budgétaires.

Sur plusieurs plans, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales se trouve impliqué par la prévention et la gestion des risques majeurs ; autant dire qu’il est au cœur d’une problématique qui, dans ses prolongements et ses incidences, touche plusieurs autres départements ministériels, principalement l’Environnement et l’Aménagement du territoire, l’Agriculture, les Travaux public, la Pêche, la Santé et la Défense nationale. Dans la plupart des schémas d’intervention, le département de l’Intérieur- directement ou à travers ses démembrements au niveau des wilayas, des daïras et des communes- assure la coordination des actions de sauvetage, du rétablissement des équipements et des infrastructures ainsi que l’action de communication (relations avec les médias), en plus de la mission assumée en ce sens par le porte-parole du gouvernement.

Pour ces raisons et pour d’autres motifs encore, le processus de décentralisation territoriale et administrative, supposant subséquemment décentralisation et fluidification de la décision d’intervention en cas de catastrophe naturelle ou industrielle, revêt une évidente urgence. En matière de prévention des risques majeurs, une chose paraît certaine : l’expérience à l’échelle mondiale a montré que ce genre de gestion relève surtout d’une culture, culture qui doit être perceptible aussi bien au niveau de l’administration, des Collectivités locales, des entreprises industrielles, des organisations de la société civile que de la vie domestique des ménages. Le secteur des finances, concerné à plus d’un titre par les opérations d’assurance matérielle et corporelle, commence à peine à s’intéresser à un grand ‘’gisement’’ d’argent laissé longtemps en friche. Les derniers bilans du secteur des assurances en Algérie traduisent une certaine avancée dans la prise en charge des risques naturels et industriels même si l’engouement en la matière est loin d’égaler le niveau connu dans les pays industrialisés surtout pour ce qui est des contrats d’assurances privés et domestiques.

Depuis 2005, l’Algérie a établi une législation plus adaptée à la gestion des risques majeurs et des catastrophes naturelles. Ce qui était naguère un fatras de lois et instructions dispersées dans le temps et sur plusieurs documents a été synthétisé et renforcé par la loi de 2005 entrant dans le cadre du développement durable que le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme a soumise au débat de l’APN au cours du mois de novembre 2004. Ce corpus législatif est censé servir et protéger la communauté tout entière dans l’ensemble des ses activités économiques, domestiques et industrielles. Elle tend aussi à réduire les coûts économiques liés aux dysfonctionnements et dérèglements des processus et dispositifs industriels et a réduire les dépenses de prise en charge d’éventuelles pandémies pouvant affecter les populations ou les cheptels.

Prévision et préventions : deux faces d’une même médaille

Une image saisissante et ô combien instructive : c’était au début des années 1980 lorsque le vulcanologue Haroun Tazieff, qui officiait au ministre français délégué aux catastrophes naturelles et aux risques majeurs au, sortait sur les talus des routes et sur les lisières des massifs forestiers au début de l’été pour inaugurer les chantiers de débroussaillements et enlever de ses propres mains les premières touffes de buissons avant de prodiguer un cours d’écologie aux jeunes ouvriers qu’il vient de galvaniser.

Chez nous, les incendies de forêts de l’été dernier ont, dans leur folie furieuse, entraîné la mort de plusieurs personnes; cela, outre les dommages subis par les oliveraies et les figueraies. Le prix actuel de l’huile d’olive, soit 400 dinars le litre, est, entre autres raisons, dû à cette coupe en règle ayant affecté les vergers de la montagne.

Il y a quatre ans, plusieurs wilayas d’Algérie ont procédé à des simulations d’intervention en cas d’attaque de la grippe aviaire. Les services de la protection civile, de la direction de la Santé de l’administration des Forêts et de l’Agriculture, en plus des APC, ont été mobilisés, à cette occasion, à mettre en branle le dispositif d’intervention en cas d’attaque du virus H5N1 sur des populations de volailles.

Plus récemment, les précipitations du printemps 2011 nous ont renvoyé l’image des dangereuses inondations qui surviennent généralement au début de l’automne. Les précipitations en question se sont vite transformées en déluge. Ce fut une grande partie des wilayas du Nord qui virent des infrastructures routières endommagées (des ponts récemment construits ont été carrément emportés par les eaux en furie), des bergers et des passants étouffés par les coulées de boue, des voitures perdues dans des torrents et des maisons s’affaisser. De Chlef à Bordj Bou Arréridj, en passant par Médéa et Djelfa et dans d’autres régions du pays, les populations ont payé le prix de l’incurie et de la mauvaise gestion qui ne sont propres à aucun service précis, mais relèvent d’une déliquescence générale allant des services de la voirie, de l’APC, jusqu’aux concepteurs des ouvrages d’art, en passant par des questions plus compliquées- car les responsabilités y sont plus diluées- à l’exemple des déboisements par lesquels des versants de montagnes sont complètement mis à nu, ce qui se traduit par une érosion sous forme de coulée de boue envahissant routes, villes et bourgades .

En 2007, les rumeurs les plus folles ont circulé au sujet de la fiabilité technique du barrage de Beni Haroun qui présenterait des fissures. Ces rumeurs avaient un fondement : des mini-séismes étaient ressentis dans le périmètre proche de la digue, principalement dans la commune de Grarem Gouga. Le ministre des Ressources en eau a essayé de rassurer la population, mais l’entreprise n’était pas facile, d’autant plus que le président de la République lui-même, en visite dans la région, avait menacé de fermer l’ouvrage si des risques sur les populations surgissaient. Ces risques sont apparemment bien gérés. L’on n’a plus reparlé des secousses comme celles qui ont surgi la première fois. En tout cas, une réalisation de cette envergure- 960 millions de mètres cubes, autant dire une mer intérieure en amont de la partir nord de la wilaya de Jijel sur Oued El Kébir- est censée réunir toutes les conditions de sécurité. On ne peut pas lésiner sur les moyens financiers, d’autant plus qu’ils existent, quand il est question de la sécurité de millions de citoyens.

L’adage le dit si bien : « gérer, c’est prévoir », et dans ce cas précis, la prévision se traduit en système de prévention. Partout dans le monde, les coûts économiques (matérialisés en devis) prennent désormais en compte les impondérables liés aux risques sécuritaires, sanitaires, industriels et naturels. Mieux, les banques qui financent les projets ne mobilisent les crédits qu’après avoirs jaugé des différents aléas qui pèsent sur eux. De même, les compagnies d’assurances modulent les niveaux de garantie et les prestations de remboursement en fonction des risques auxquels sont exposés les personnes et les objets assurés (projets, marchandises, immeubles, unités industrielles, personnel des ateliers…).

Pour tout dire, c’est d’une culture de la gestion des risques et des assurances qu’il s’agit ici, culture qui, dans notre pays, commence à peine à pénétrer les structures administratives, les entreprises et les foyers.

Des épreuves et des leçons

Instruite par une série de calamités liées à sa géographie physique (failles sismiques passant par certaines zones du territoire national) et à la gestion approximative de son économie, ne peut pas se permettre de continuer à gérer anarchiquement et dans la précipitation la survenue de catastrophes au prix de vies humaines et d’infrastructures économiques qui auraient pu être sauvées avec un minimum d’organisation des méthodes d’intervention. La loi définit le risque majeur comme étant ‘’une menace permanente du fait de catastrophes naturelles ou d’activités humaines liées au progrès technologiques et à l’usage accidentel qui pourrait être fait de certaines matières’’. Dorénavant, l’installation d’unités industrielles seront tributaires des études d’impact sur l’environnement comme cela se fait à travers tous les pays du monde. En outre, il est fait obligation aux industriels, aux agriculteurs et aux particuliers exerçant certaines activités spécifiques de contracter des assurances contre les catastrophes.

Où en sont les règles de prévention et les mécanismes d’intervention mis jusqu’à présent en Algérie ? Certains exemples, récents ou lointains, nous montrent que la préparation des pouvoirs publics et de la société aux éventuelles calamités naturelles ou industrielles est des plus aléatoires. Dans la plupart des cas, c’est carrément la navigation à vue. L’accident du complexe GNL de Skikda en 2004, qui a causé la mort d’une quarantaine de travailleurs et des pertes matérielles dépassant un milliard de dollars, est à méditer dans le sens où des avertissements ont été donnés, selon des syndicalistes, par des employés bien avant la survenue de la catastrophe. Mais, tels des cris de Cassandre, ils n’ont pas été entendus. C’est que les mécanismes de veille et de surveillance technologiques n’ont pas fonctionnés si tant est qu’ils aient été préalablement programmés et installés. De même, la polémique soulevée il y a quelques années de cela par le crash de l’avion d’Air Algérie à Tamanrasset n’a fait qu’ajouter un peu plus à la confusion sur les explications techniques concernant la panne d’un des réacteurs de l’aéronef.

Outre ces accidents circonscrits dans un espace déterminé il y en a qui prennent des proportions plus dramatiques. C’est le cas des inondations de Bab El Oued en novembre 2001 qui ont constitué un drame pour toute une ville et une épreuve pour la nation. Au cataclysme de la nature, se sont greffés les ‘’erreurs’’ et les lacunes de la prévention. Les bulletins météorologiques dits d’alerte émis par l’ONM et annonçant des pluies exceptionnelles sur le Centre du pays n’ont pas été pris en compte par les autorités concernées. Au moment où les premiers cortèges de travailleurs se rendant sur les lieux de leur travail ont emprunté le boulevard Frais-Vallon, les masses de boue les entraînèrent-dans les bus et dans les voitures particulières- vers le marché du Triolet où ils furent ensevelis sous les laves de terre. Certains corps ont été jetés carrément dans la mer. Il n’était pas encore 8 heures du matin. La Radio nationale, que beaucoup d’automobilistes et mêmes des conducteurs de bus écoutaient en ce moment-là n’avait pas soufflé un mot sur la catastrophe qui commençait à faire ses premières victimes. Une intervention instantané de ce média public aurait mis en garde et dissuadé beaucoup de gens d’aller s’aventurer sur ce boulevard en cette sinistre matinée de samedi. L’information de proximité assurant utilement le service public ne fait pas encore partie de notre culture. Il se trouve que la plupart des victimes ont trouvé la mort à l’extérieur de leurs domiciles. C’est dire que l’information diligente et bien véhiculée peut bien épargner au moins une partie des vies humaines. L’anarchie dans la distribution des aides humanitaires- ayant fait le bonheur de gens sans scrupules- a encore ajouté un peu plus d’amertume au drame des survivants abrités dans des tentes en ces froides nuits de novembre coïncidant, qui plus est, avec le mois de Ramadhan. La colère des gens de Ghardaïa relative à une mauvaise distribution des aides s’est exprimée par des manifestations de rue. Mais, il n’y a eu que la presse écrite pour relayer cette colère légitime de gens qui ont tout perdu en l’espace d’e quelques heures.

L’opération de distribution de logement en direction de cette population piétine toujours et subit les aléas qui grèvent ce genre de soutien. L’on sait que des victimes du séisme de Boumerdès continuent à ce jour- huit ans après le drame- à loger dans des chalets

Par ailleurs, les conséquences de ce séisme n’ont pas échappé à la polémique. Administration, promoteurs immobiliers et entrepreneurs en bâtiment ont essuyé le courroux de populations meurtries ayant perdu leurs proches, leurs maisons, leurs ateliers, leur argent et leurs papiers. Les immeubles nouvellement construits et réceptionnés s’effondrèrent comme un château de cartes en cette maudite soirée.

L’anarchie urbanistique, la fraude dur le bâti, le poids de l’exode rural, enfin, tous les maux de la gestion approximative de nos cités ont trouvé ce jour-là leur expression la plus dramatique : deux mille morts, des centaines de blessés et handicapés, des enfants traumatisés et des milliards de pertes matérielles. Les blessures tardent à se refermer d’autant que l’enquête diligentée par le ministère de l’Habitat et le procès des parties impliquées dans la fraude sur le bâti n’ont pas convaincu grand monde.

Il est aussi établi, par les connaissances géologiques disponibles, que la région de Boumerdès est traversée par une faille sismique sur laquelle la construction doit être soumise à de strictes règles parasismiques. Dans les deux cas de figure- inondations et séismes-, les premières règles de prévention sont, sans conteste, le respect des règles de l’aménagement du territoire et des normes urbanistiques. Le développement équilibré de l’arrière-pays (montagne et Hauts Plateaux) limitera considérablement l’exode qui a fait de nos villes des ‘’agrégats’’ sans âme et des ensembles vulnérables.

Un des éléments de la bonne gouvernance

Malheureusement, il se trouve aussi que même le sud algérien n’échappe pas à cette anarchie urbanistique. Le long de l’Oued M’Zab, sont érigées au cours des dernières années, des dizaines de demeures sans que des études géotechniques appropriées en établissent la validité.

La gestion des risques majeurs et des catastrophes naturelles doit être intégrée, comme dans toutes les économies et les législations modernes dans la gestion de l’économie et dans l’esprit de la bonne gouvernance. Dans son volet prévention ou dans la phase d’intervention, elle fait appel, par un arsenal législatif et réglementaire, à la mobilisation des compétences et des énergies nationales pour asseoir des mécanismes de prévision, de prévention et d’intervention. Un autre aspect du problème étant la police d’assurance. Vu que la culture d’assurance ne fait pas partie des mœurs des Algériens, la loi initiée par le département de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire contraint les propriétaires d’immeubles, de maisons, de magasins et d’ateliers à contracter des assurances contre les risques naturels et les accidents industriels ou domestiques. C’est un signe de modernité et c’est aussi un geste de solidarité nationale au même titre que l’assurance maladie. Nul n’est à l’abri d’un sinistre. Les indemnisations obéiront à des conditions claires : déclaration de sinistre, taux, nature et champ d’application de l’assurance, nature des équipements ou récoltes endommagées.

Le risque fait partie de notre vie. Il importe de savoir le gérer et, à l’occasion, d’en atténuer les conséquences. C’est l’un des enjeux majeurs de la mondialisation où les économies deviennent de plus en plus interdépendantes faisant que des produits alimentaires, pharmaceutiques, cosmétiques et autres d’origine turque, jordanienne ou chinoise-dont il importe d’établir la traçabilité- envahissent le marché algérien.

L’Algérie ne peut pas échapper aux règles et normes régissant les économies modernes faites de prospective, du sens de la prévention et de gestion des risques. Dans la plupart des pays du monde, les coûts inhérents aux risques mineurs ou majeurs sont intégrés dans la structure des coûts globaux des biens et services produits par les entreprises.

À l’échelle de la communauté et de la nation tout entière, les institutions algériennes (administration, bureaux d’étude, entreprises, instituts de recherche) sont en train de capitaliser peu à peu les expériences malheureuses des catastrophes naturelles et des accidents industriels ou domestiques vécues par le pays dans un passé récent, et Dieu sait qu’il y en a eu à profusion. C’est ainsi que l’Algérie s’est dotée, à partir de 2005, d’une législation élaborée par le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement visant à améliorer les mécanismes de prévention des risques et les dispositifs d’intervention en cas de leur survenue. Pour protéger au maximum les biens et les personnes et mettre à l’abri des grandes catastrophes l’économie nationale, il n’y a d’autres choix que de préparer les hommes, les institutions, les équipements et l’organisation à de tels défis dictés par la complexité de l’environnement moderne et certains dérèglements sociaux ou naturels. Des drames vécus à l’échelle d’une région du pays ou de plusieurs wilayas ont mis à nu les défaillances du système de veille et de prévention des risques naturels et industriels qui pèsent sur l’économie nationale et sur la sécurité des biens et des personnes. Pis, ces calamités ont mis à rude épreuve nos capacités et nos techniques d’intervention lorsque le péril advient.

L’anarchie qui marque les opérations d’intervention et de sauvetage menées par la Protection civile, le SAMU, le Croissant rouge et les personnels bénévoles lors du déclenchement des plans ORSEC (Organisation des secours) obère considérablement les efforts de tous ces intervenants et en relativise fortement leur portée. De même, les capacités managériales dans la prise en charge des conséquences des catastrophes sont des plus contestables. En amont et en aval, dans les missions circonscrites à des services isolés ou dans un maillage de responsabilités censées ingénieusement être coordonnées, la stratégie de la gestion des risques n’est pas encore bien maîtrisée. En effet, le travail de sensibilisation n’a jamais été le point fort des pouvoirs publics.

Amar Naït Messaoud

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