Les cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre promettent, à travers leurs programmes déroulés, de nouvelles mesures visant la réduction de la pression fiscale, l’amélioration du recouvrement fiscal et la rationalisation des subventions. Dans ce cadre, le candidat Azzeddine Mihoubi propose une « réforme fiscale profonde », qui exonère d’impôts tous les salaires et les pensions de retraites inférieurs à un niveau bien défini, en plus du réaménagement d’autres impôts. Le secrétaire général par intérim du RND propose notamment l’exonération de l’IRG des revenus inférieurs à 30.000 DA/mois et la suppression de la Taxe sur l’activité professionnelle (TAP).
Il propose également la révision des modes de recouvrement de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) pour soulager les consommateurs et la généralisation de l’IFU (Impôt forfaitaire unique) à toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50 millions de DA. S’agissant du soutien de l’Etat, le candidat promet d’aller vers des subventions ciblées au lieu du système actuel des subventions généralisées, en dotant les familles défavorisées d’une compensation pécuniaire régulière. Le programme de Mihoubi propose aussi une redistribution du produit des impôts sur les activités économiques et immobilières pour en faire profiter essentiellement les communes.
Abaissement de l’IBS et suppression de l’IRG
De son côté, le candidat Ali Benflis promet de réduire le taux de l’IBS (Impôt sur les bénéfices des sociétés) à 20% et de supprimer graduellement, à l’horizon 2024, l’impôt sur la production. Benflis compte, en revanche, généraliser la taxe foncière et de soumettre tous les services publics à la fiscalité locale. Il promet, à travers cette réforme, de réduire à 50% la contribution de la fiscalité pétrolière au budget de l’Etat à l’horizon 2024. Pour ce qui concerne les subventions, Benflis s’engage à mettre en œuvre une réforme progressive visant la rationalisation du soutien de l’Etat en ciblant davantage les « vrais bénéficiaires ».
Le candidat Abdelkader Bengrina promet, à son tour, un relèvement progressif des salaires, en commençant par une augmentation du SNMG sur la base d’études techniques. Il promet également de réduire l’IRG sur salaires, qui constitue, pour lui, une « punition pour le travailleur producteur ». Bengrina promet d’instaurer un impôt sur la fortune. Une évaluation et une révision des exonérations fiscales accordées aux opérateurs sont également inscrites au programme du candidat qui promet, par ailleurs, de lancer un débat national autour de la réforme des subventions.
Le président du Front Al Moustakbal, Abdelaziz Belaid, promet, de son côté, une révision des salaires en fonction du pouvoir d’achat, avec la suppression de l’IRG pour tous les revenus équivalant au SNMG. Il promet aussi de réformer la fiscalité locale dans le sens d’un renforcement des ressources financières des communes, de l’activation du principe de solidarité intercommunale ainsi que la numérisation et de la modernisation de l’administration fiscale. A son tour, Belaid s’engage à rationaliser les transferts sociaux en instaurant un soutien direct au profit des nécessiteux, en vue d’une libération progressive du marché. Le candidat libre Abdelmadjid Tebboune propose, lui, une révision du SNMG et promet notamment une « exonération fiscale totale » au profit des petits revenus. En matière de subventions, il compte, à l’instar des autres candidats, cibler exclusivement les couches défavorisées.