"Le tournage de TNT2 démarrera en août"

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Berkane Hilal, plus connu sous son pseudonyme d’artiste Atef Lawhama, est promis à un bel avenir. ce jeune cinéaste et réalisateur spécialisé dans «l’humoristique» a réussi cette année un coup de maître avec son long métrage « TNT » qui a cartonné avec près de 150.000 exemplaires vendus. Il est aussi un homme de théâtre.

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer, parlez-nous de vos débuts dans le théâtre ?

Atef Lewhama : je n’avais que 16 ans quand j’ai entamé ma carrière d’homme de théâtre. C’était en 1998. J’étais membre d’une troupe de théâtre dont je suis devenu par la suite responsable. J’ai persévéré en produisant d’autres pièces, mais malheureusement, faute de les éditer, elles meurent.

Comment êtes-vous passé au cinéma ?

C’était en 2008 que j’ai entamé une carrière de cinéaste amateur en travaillant avec des moyens de bord. Je faisais des sketchs sur le terrain que je filmais. Je les mettais sur Internet et je voyais qu’ils intéressaient bien d’internautes qui m’écrivaient pour me dire que j’ai du talent. J’ai réalisé mon premier film intitulé «Lawhama 1». Cette première expérience dans le monde du cinéma m’a en quelque sorte poussé à en produire d’autres films. «Lewhama 2» a connu un grand succès, ce qui m’a permis d’enchaîner en produisant d’autres : Lawhama 3 et 4. Ces quatre films ont été diffusés par TV4 avec des censures. TNT est mon dernier film, sorti en février 2016. En l’espace de quatre mois, 150.000 exemplaires ont été vendus. Mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi TV4 n’a pas pris en compte ce succès auprès du grand public, et a refusé de l’acheter pour le diffuser. J’ignore les raisons mais peut-être qu’elles sont d’ordre politique.

Avez-vous d’autres projets en vue ?

Pour le moment, je suis sur la préparation du tournage de TNT 2 qui démarrera en août prochain, sauf cas de force majeure. Ce film sera produit par la maison ciné art de Seddouk. En octobre, je partirai en France pour une tournée de trois mois où 22 spectacles sont au programme.

Le cinéma amazigh a-t-il un avenir à votre avis ?

Le cinéma amazigh aura un avenir dans la mesure où l’Etat décide de mettre à disposition tous les moyens qu’il faut. Cela va encourager les jeunes à s’investir davantage, car on constate que, de plus en plus, il y a des nouveaux qui arrivent, mais beaucoup, faute de moyens, meurent vite ou changent d’activité.

Auriez-vous programmé des spectacles durant ce mois de Ramadhan ?

On a un programme chargé du fait qu’on se produira dans les trois wilayas de Kabylie, à savoir Béjaïa, Tizi-Ouzou et Bouira. On est appelé de partout à se produire, comme ce soir au village Seddouk Ouadda, où je suis vraiment ému par la présence d’un si grand nombre de spectateurs qui nous ont réservé un accueil chaleureux. Cela m’encourage à aller de l’avant et atteste aussi que nos films sont bien suivis par les cinéphiles.

Avez-vous quelque chose à dire sur le piratage, bête noire des artistes ?

C’est sûr que je suis contre le piratage qui tue l’artiste. Déjà que ce n’est pas facile de réunir les fonds et de trouver une maison de production pour le tournage. Donc, l’espoir d’amasser ces fonds réside dans la vente du produit. Vous le mettez sur le marché à raison de 100 DA, et le pirate qui n’a rien engagé au préalable comme fonds, fera donc des duplicatas qu’il vendra à 50 DA. Cette pratique frauduleuse ruine les artistes. Pour mon cas, j’aime le cinéma et je continuerai à produire même à perte, car le septième art coule dans mes veines est c’est ma raison de vivre.

Votre dernier mot ?

Je souhaite qu’il y ait plus de liberté d’expression afin que l’artiste puisse s’exprimer librement.

Entretien réalisé par L. Beddar

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