Accueil Entretien Mouloud Chérifi en toute spontanéité…

Exclusif - Le wali de Bouira n’esquive aucun sujet : Mouloud Chérifi en toute spontanéité…

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Mouloud Chérifi, le wali de Bouira, a, de l’avis des observateurs, insufflé une nouvelle politique de gestion et de suivi des projets en cours dans la wilaya. Il en esquisse les grands axes et parle de son ambition de faire muer Bouira et la faire répondre aux exigences du moment.

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La Dépêche de Kabylie : Pourquoi selon vous la wilaya de Bouira tarde-t-elle à démarrer en matière de développement ?

M. Mouloud Chérifi : Je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre analyse affirmant que la wilaya de Bouira tarde à décoller. Jusqu’à présent, beaucoup de choses ont été faites. Il faut relativiser et voir dans quelle situation se trouvait la wilaya il y a 10 ou 15 ans. Beaucoup de choses ont été faites, même s’il en reste d’autres à faire, car le développement n’est pas inerte. Bouira avec son potentiel actuel est un carrefour incontournable vers plusieurs wilayas. Elle s’étend sur un territoire de 4 454 km2 avec 12 daïras et 45 communes. Des communes de montagne et de plaine, avec tous les atouts agricoles, industriels et touristiques, et tout cela fait d’elle une wilaya attractive. Après 60 jours passés à la tête de la wilaya, j’ai eu l’occasion de faire mes premiers constats. Ce qui est rassurant, c’est que des actions sont engagées sur le terrain. S’il fallait hiérarchiser un petit peu les priorités de la wilaya, je privilégierais l’investissement qui constitue la priorité de l’action de l’Etat actuellement. En deuxième lieu, il y a l’eau. Puis vient l’environnement et quand on parle d’environnement, c’est le bien-être du citoyen. Un autre dossier qui est aussi très important c’est le raccordement au gaz naturel, de même que les routes, l’habitat, la santé, l’éducation et la culture. La jeunesse et les sports également sont très importants. D’une manière générale, la wilaya de Bouira se porte bien. J’en suis à ma 6ème daïra que je sillonne, et c’est vrai que dans certaines localités éloignées il y a quelques problèmes qui sont soulevés comme l’eau, le gaz et les routes… Nous nous sommes engagés à y remédier.

Des sommes colossales ont été investies dans le secteur de l’industrie, notamment dans les zones d’activités, qu’en est-il aujourd’hui ?

Pour l’industrie, je reviens à des cas bien concrets. Récemment, nous avons été à Lakhdaria dans la zone d’activité. Sur les 29 lots, nous n’avons que deux qui ont démarré, pourtant ladite zone d’activité ne présente aucune contrainte particulière. C’est pour vous dire qu’on se pose la question : Qui doit faire quoi ? La mission de l’Etat c’est de mettre à la disposition des investisseurs un terrain avec toutes les commodités et de l’accompagner autant que possible dans certaines procédures. Peut-être que certains investisseurs voient l’accompagnement d’une autre façon. Un investisseur a même demandé qu’on l’accompagne au niveau des banques ! Chose qui, à mon sens, est inadmissible. L’investisseur est avant tout un porteur de projet, d’une idée, et c’est quelqu’un qui apporte un plus. Je ne consentirai à accorder un terrain qu’une fois le dossier arrivé à maturité. La wilaya de Bouira dispose de trois zones industrielles, celle d’Oued El Berdi avec son extension qui cumule 400 hectares et il y a la future méga zone de Dirah avec 800 hectares qui est en phase d’étude. C’est une zone très attractive avec tout un réseau routier. La situation géographique de la wilaya est un atout considérable, sa proximité avec la wilaya de Béjaïa, que nous pourrons rallier en 1 heure, lui offre un accès vers l’export. La wilaya de Tizi-Ouzou ne sera pratiquement plus qu’à 30 minutes d’ici la fin 2017 avec la rocade de Tizi-Ouzou et Alger n’est qu’à 100 kilomètres. Ce sont là des atouts qui nous permettent de faire prévaloir le ‘’label’’ Bouira. Nous avons par ailleurs déjà un vivier d’investisseurs que nous avons rencontrés dernièrement à Alger. Ils sont en voie d’installation. Nous avons également 13 zones d’activités au niveau des communes de la wilaya et nous sommes en prospection encore pour des terrains afin d’y implanter des mini-zones. Au niveau de l’extension de la zone d’activité d’Oued El Berdi, 24 investissements ont été lancés, avec 4 000 emplois créés, sans compter les emplois intégrés dans l’ancienne zone.

En parlant d’emplois créés, pourriez-vous nous dire un mot sur les chiffres du chômage ?

C’est une question à laquelle je ne saurais répondre tout de suite. Toutefois, les indicateurs que nous avons ne sont pas loin des indicateurs nationaux qui avoisinent les 9 à 10%. Lors de mes visites dans différentes communes, le problème de l’emploi ne m’a pas été beaucoup soulevé, c’est un indicateur assez révélateur.

A Tikjda néanmoins, les berges des différents lacs n’attirent pas les investisseurs. Le tourisme serait-il en panne à Bouira ?

Dès mon installation, je me suis engagé à tout faire pour promouvoir Tikjda. Il y a une dizaine de jours, j’ai réuni tous les acteurs. Le Parc National du Djurdjura gère tout le périmètre, qui a ses exigences. Plusieurs secteurs interviennent là-bas, notamment l’administration des forêts. Quant au complexe de Tikjda, il appartient au ministère de la Jeunesse et des Sports. Les investissements à l’heure actuelle rencontrent quelques contraintes. Le PND a le souci de préserver et protéger la zone, quant à nous, en tant que pouvoirs publics et le ministère du Tourisme, nous voulons développer davantage cette zone de montagne. J’ai chargé le directeur de l’industrie et des mines avec le directeur du tourisme de me remettre ce qu’il y a comme dossiers d’investissement. En concertation avec les ministères concernés, nous allons voir comment nous pourrons fructifier les atouts de la région. Ce que je constate avec beaucoup de satisfaction, c’est que même le PND commence à avoir la même vision. Un simple détail, au niveau du parc national du Djurdjura, nous ne savons même pas qui s’occupe de l’entretien des lieux. Est-ce le PND, la commune ou les forêts ? C’est un point que nous avons abordé lors de la réunion et nous avons arrêté une stratégie de travail pour mettre en place les mécanismes d’entretien de la localité. J’ai appris également avec stupeur que nous n’avions aucune ligne de transport qui dessert Tikjda. J’ai donc instruit le directeur des transports avec l’entreprise des transports de Bouira de dégager une ligne vers Tikjda. Pour commencer, nous installerons une navette pour les week-ends. Pour que le site se développe, il faut qu’il soit fréquenté. Le CNLST est pratiquement déserté, à part les week-ends. Il y a aussi le problème des remontées mécaniques, une étude est en cours et celle-ci doit aboutir. Je vais proposer que cela soit réalisé par des particuliers et pas forcément par l’Etat, l’essentiel c’est d’arriver à l’aboutissement du projet. En parallèle, nous avons validé 5 zones d’expansion touristique et celles-ci dépendent de l’Agence Nationale du Développement du Tourisme. Nous orientons les investisseurs vers cette Agence qui les installera selon les études.

L’amélioration urbaine est un chantier concret que vous avez engagé. Y aura-t-il un suivi régulier ?

Effectivement, l’aménagement urbain dans certaines localités gagnerait vraiment à être revu. L’environnement aussi. Quand j’ai commencé cette campagne dans la ville de Bouira, la première des actions que j’ai engagées c’est l’élaboration des études pour améliorer et réhabiliter les entrées de la ville. Nous y travaillons avec la commune de Bouira. J’ai mis en place un «comité de la ville». J’ai commencé par Bouira et je suis à ma cinquième réunion. Au sein de ce comité que je préside, auquel assiste le P/APW, nous discutons de tous les aspects liés à l’amélioration et au bien-être du citoyen. Il est question de l’éclairage, des trottoirs, des routes, des arrêts de bus… Je vais élargir les opérations à toutes les grandes villes de la wilaya, d’une manière progressive. J’ai déjà instruit les chefs de daïras pour qu’ils fassent de même. S’agissant de l’environnement dans la ville de Bouira, je vous donnerai quelques indicateurs : lors de la première opération que nous avons initiée, nous avons, en une journée, collecté environ 8 000 tonnes de déchets inertes. Si on fait un parallèle, c’est plus que ce qui a été collecté en 10 jours de transfert de déchets inertes à l’occasion de la démolition de la cité évolutive, où 7 800 tonnes furent transportées. C’est un vrai problème. Ceci dit, ce qui ne nous aide pas actuellement, c’est le gel des projets. La plupart des études engagées et finalisées et qui n’attendaient que l’inscription sont touchées par le gel. Nous sommes en train de travailler avec les moyens financiers locaux et nous essayons d’optimiser et de rationnaliser la dépense. On m’a exposé le même problème à Raffour, Lakhdaria et Sour El Ghozlane. Les gens demandent par exemple l’installation de pavés, mais discipline budgétaire oblige, nous expliquons qu’il faut revoir nos ambitions à la baisse : si je veux réaliser 100 mètres de trottoirs avec du pavé et que pour le même coût je peux réaliser 300 m en béton imprimé, j’opterai pour ce dernier choix. En matière d’éclairage, j’ai suggéré d’espacer les poteaux. Ce sont certes de petites actions, mais elles nous feront gagner du temps et de l’argent.

La distribution de logements est souvent sujette à des mécontentements, que préconisez-vous pour éviter les grognes à répétition ?

Je l’ai dit clairement aux chefs de daïras : celui qui travaille n’a rien à craindre. La distribution du logement social se fait dans le cadre d’une commission présidée par le chef de daïra. Il y a aussi le P/APC, le représentant des services techniques et celui des moudjahidine. Avant qu’un dossier ne passe à l’examen, il y a des préalables. J’ai par exemple découvert qu’on affichait certaines listes bien avant les enquêtes du fichier national. J’ai donné des instructions pour remédier à cela. Je me mets à la place du citoyen qui découvre que certains bénéficiaires possèdent déjà des logements. Cela ne doit plus être le cas. Par ailleurs, je trouve normal que des citoyens protestent après chaque affichage. Vous démarrez avec 10 000 demandes, la commission de daïra filtre et on arrive à un vivier éligible de 5 000 dossiers, alors que vous avez un programme de 200 logements. Le chef de daïra et le PAPC ont l’obligation de recevoir les gens et leur expliquer. On ne peut pas arriver au plein logement, c’est une utopie. Mais j’insiste sur la transparence.

L’alimentation en eau potable est également un sujet qui fâche. De nombreuses localités en souffrent malgré la richesse de la wilaya en ressources hydriques…

Effectivement, la wilaya dispose de trois grands barrages : Koudiat Acerdoune avec 640 millions de mètres cubes, Tilesdit avec 167 millions et Oued Lakhel avec 30 millions. Ce dernier est néanmoins destiné aux besoins d’irrigation. Au total, nos capacités sont de 837 millions de mètres cubes. Nous avons aussi l’apport de 285 forages. C’est vrai, la ressource est là mais toutes les localités n’en sont pas pourvues. Au sud de la wilaya, nous avons le cas de la localité de Bordj Khriss. Le premier dossier que j’ai eu à traiter au lendemain de mon installation c’était celui de l’eau. J’ai demandé au directeur du secteur et à celui de l’ADE de me recenser les points noirs pour qu’on intervienne rapidement. Le problème a été réglé dans certaines localités. En coordination avec le P/APW, nous avons mis en place une commission de wilaya. Elle en est à sa 8ème daïra. Il y a un diagnostic général qui se fait avec le concours des élus locaux pour voir ce qu’il faut faire. Je sais aussi qu’il y a beaucoup de problèmes à l’Est et au Sud. Une de mes premières mesures fut d’instruire le DRE d’actionner la procédure de gré à gré avec les entreprises publiques pour que les choses aillent vite. Le 11 décembre dernier a été l’occasion de lancer le projet des transferts pour Taguedit et Hadjra Zerga. Vous imaginez, ces localités n’ont aucune goutte d’eau. J’espère que d’ici l’été prochain elles seront raccordées. Nous avons constaté que dans certaines localités, c’est un problème de stockage qui se pose. A Ain Bessem, deux réservoirs de 1000 mètres et de 500 mètres cubes seront lancés. Du côté de Lainser Averkane, nous allons réaliser un réservoir de 1000 mètres cubes. L’eau qui se perd ira dans le réservoir. Une étude nous donnera le meilleur schéma de distribution. Nous allons desservir beaucoup de localités par système de gravitation, dans certains endroits nous allons mettre en place des pompes de refoulement ou des stations de relevage. Nous avons aussi convenu que la ville de Bouira, desservie à partir de Tilesdit, sera alimentée à partir de Koudiat Acerdoune par un système de gravitation. C’est une affaire de 30 à 40 milliards et les services du ministère nous ont donné leur accord. Les 10 000 mètres cubes donnés jadis à Bouira seront transférés dans la région Est. Avec les ouvrages de stockage que nous envisageons de réaliser et la ressources supplémentaire, je crois que nous allons avoir un meilleur été. J’ai dit aussi aux P/ APC qu’avec les PCD, la priorité sera donnée à l’eau. Par ailleurs, nous allons intervenir sur les réseaux de distribution. Je suis confiant, nous allons solutionner 90 % du problème d’ici l’été 2017. En plus de ça, nous sommes en train de réhabiliter la station de Tilesdit qui ne travaille actuellement qu’avec 50% de ses capacités. Nous avons remis en marche 5 forages qui alimentent Saharidj. Il y a 2 autres forages pour Aghbalou. A Souk Lakhmis, nous avons appris qu’on pourrait alimenter la commune de Maala à partir d’El Mokrani et j’en passe…

L’absence d’animation culturelle est également décriée, auriez-vous un plan pour faire revivre Bouira ?

En effet, j’ai demandé au directeur de la culture de m’établir un programme suivant lequel un artiste local sera honoré périodiquement. J’ai aussi demandé à ce qu’un programme d’animation soit tracé pour toute la wilaya. Il m’a soulevé un problème, celui de l’argent. Je lui ai proposé de prendre en charge l’hébergement et la restauration et lui s’occupera du reste. Je lui ai suggéré de faire appel aux troupes d’amateurs locales. Il ne faut pas oublier aussi que sur le plan culturel il faut travailler avec les associations.

Le secteur du sport est également à la traîne, des infrastructures, pourtant, existent…

Nous avons en effet beaucoup d’infrastructures. Nous essayons d’accompagner les équipes dans les différentes disciplines. Cette année, nous avons dégagé une enveloppe de 9 millions de dinars qui ont été répartis sur toutes les activités sportives. Dans le sport, il faut mettre des moyens, la volonté des athlètes ne suffit pas. On m’a dit par exemple qu’à M’Chedallah il y a du potentiel dans la discipline de la lutte. On va encourager ça. Il y a aussi la natation où on dispose de beaucoup de piscines. On va voir avec les responsables du secteur ce qu’il y a lieu de faire pour redynamiser le secteur au niveau local. Nous allons demander au MJS de nous aider dans quelques disciplines.

Le secteur de la santé vous rassure-t-il ?

Le secteur s’oriente désormais vers l’installation des pôles urbains de la santé. On est obligé d’en passer par là. On a un grand problème avec les médecins spécialistes qui ont leurs conditions pour s’installer. Il y a aussi le fait que chaque localité demande l’implantation d’un hôpital… Ce que j’envisage avec le DSP c’est de mutualiser l’action avec les cabinets privés pour essayer de créer de grands pôles de santé. On va voir la carte sanitaire pour déterminer les points forts de chaque pôle. Il faut aussi développer les soins à domicile. Nous sommes intervenus au niveau de l’EPH où le scanner et les appareils radios étaient à l’arrêt. Depuis, le service a rouvert. On va faire la même chose à Lakhdaria et Sour El Ghozlane. A M’Chedallah, Il y a un hôpital en cours de réalisation. Nous avions un problème financier lié au plafonnement que nous venons de régler. J’ai demandé pour Sour El Ghozlane une dérogation pour 10 logements pour y installer des spécialistes. Pour ce qui est des salles de soins fermées, on est en train de les rouvrir en fonction de la disponibilité de l’encadrement médical. Nous avons en effet un déficit en encadrement et les départs en retraite anticipée n’ont pas arrangé les choses.

Les populations de certaines localités réclament une meilleure répartition des programmes de développement…

Je ne crois pas que notre programme de développement soit mal réparti. Au contraire, il est en faveur des zones enclavées de la wilaya. J’ai demandé aux chefs des daïras de nous signaler leurs priorités, notamment les plus pressantes.

Depuis la rentrée, l’université de Bouira est en ébullition. Comment évaluez-vous la situation ?

L’université de Bouira compte actuellement 25 000 étudiants et une population estudiantine hébergée qui dépasse les 11 000 étudiants, c’est pratiquement 50 % des étudiants qui sont pris en charge au niveau des résidences, alors que les capacités de l’université ne dépassent pas les 6 000 lits. En matière des œuvres universitaires, j’ai moi-même saisi le directeur général de l’ONOU, et il a accordé des lignes supplémentaires qui sont déjà mises en service. Nous avons aussi réactivé la convention de transport ferroviaire avec la SNTF pour la région de Lakhdaria. Nous allons aussi réceptionner 600 lits sur les 1500 en projet, d’ici la fin de l’année. Concernant le volet pédagogique, la dernière faculté qui était en situation de blocage est celle de droit, mais ce n’est plus le cas. Le blocage était dû à un désaccord entre l’ancien doyen et le conseil pédagogique concernant l’admission de certains étudiants qui ont pris toute l’université en otage durant des mois. Le nouveau recteur s’est engagé à régler progressivement les problèmes et la situation est en décantation. Il faut aussi préciser que la transition du système classique vers le système LMD est toujours d’actualité. Notre université, comme partout à l’échelle nationale, se heurte à des problèmes notamment pour l’accès au Master. Alors que les capacités et les places pédagogiques sont très limitées, les étudiants revendiquent un accès direct. Et puisqu’à l’université de Bouira une exception a été accordée en appliquant l’accès direct au Master, les étudiants réclament un accès direct au poste de doctorat. Nos étudiants doivent comprendre que l’université n’est qu’une étape dans leur vie, ils doivent en sortir pour découvrir la vie professionnelle. Donc globalement, et à part les problèmes d’ordre national, la situation commence à se débloquer. Je saisis d’ailleurs cette occasion pour appeler nos étudiants à la sagesse. Ce sont les futurs cadres de la nation, et ils doivent faire preuve de bon sens dans le traitement de leurs problèmes. J’adresse aussi un message à nos enseignants qui doivent être très objectifs dans leurs positionnements.

Il y a aussi le problème d’insécurité signalé dans beaucoup de localités et même dans des institutions publiques, tels des hôpitaux…

Je ne pourrais pas aborder le volet sécuritaire, sans rendre un vibrant hommage à l’ensemble de nos corps de sécurité, l’Armée nationale populaire, la gendarmerie et la police. Grâce aux sacrifices de leurs éléments, la wilaya de Bouira est devenue l’une des wilayas les plus sécurisées d’Algérie. Concernant la sécurité à l’échelle des établissements, notamment les hôpitaux, il s’agit d’un dossier interne, et c’est aux responsables du secteur de le prendre en main. Et en tant que premier responsable de la wilaya et président de la commission de sécurité, chaque semaine j’étudie la situation sécuritaire de la wilaya sur l’ensemble des plans. A l’heure actuelle, je peux dire que tous les indices sont rassurants.

Le redéploiement de la gendarmerie nationale se fait toujours attendre, particulièrement dans les régions Est et Nord de la wilaya…

Il s’agit d’un dossier pris en charge par les pouvoirs publics. Dans certaines localités, on a du mal à trouver des assiettes foncières, car ce problème ne concerne pas uniquement l’Est de la wilaya. Des localités au sud de la wilaya ne sont pas non plus couvertes par les services de sécurité. Nous avons récemment mis en place une commission qui a déjà fait un premier travail avec la proposition d’assiettes de terrain au niveau de plusieurs communes. Ces assiettes doivent faire l’objet d’une validation de la part des services de sécurité. Actuellement, ils sont en train de sillonner ces zones. Ce dossier connaîtra son aboutissement très prochainement. Notre objectif reste d’atteindre une couverture de 100 %.

Beaucoup de maires ont été suspendus, le dernier en date est celui du FFS de Lakhdaria. Une décision qualifiée d’arbitraire par ce parti…

En tant que commis de l’état, je suis très légaliste et le code communal est très clair. Le wali peut suspendre un élu lorsqu’il fait l’objet de poursuites judiciaires, mais il doit suspendre un P/APC qui fait l’objet de condamnation. Le maire de Lakhdaria, lorsqu’il faisait l’objet de poursuite, n’a pas été suspendu, mais quand il a été condamné, force revient à la loi, il a été automatiquement suspendu. Pour moi, il s’agit d’une mesure que je n’utiliserai qu’exceptionnellement, comme je l’ai précisé. Mais quand il y a condamnation, la loi a tranché et on est obligé de suspendre la personne. Et si le maire est réhabilité par la suite, nous le rétablirons dans ses droits. On restera légalistes.

Un dernier mot réservé peut-être aux citoyens de la wilaya ?

En un mot, je dirai que je suis très honoré de la confiance qui m’a été accordée par le président de la République qui m’a nommé à la tête de la wilaya de Bouira. Je suis très honoré de servir la population de Bouira, et c’est ce que je continuerai à faire sans aucun ménagement. Je défendrai ma vision des choses, quel qu’en soit le prix. J’adresse un message d’espoir à toute la population. Malgré tout ce qui se dit, moi je reste très confiant. Bouira a une grande histoire et je compte sur l’apport de toutes les personnes de bonne volonté. A ceux qui ne veulent pas travailler, je leur demanderai tout simplement de nous laisser travailler. J’adresserai un autre message aux élus, à leur tête M. le président de l’APW, les membres de l’APW et les P/APC, en les assurant de mon soutien dans leur action. Ceux qui travaillent me trouveront toujours à leurs côtés.

Entretien réalisé par Hafidh Bessaaoudi, Djamel Moulla et Oussama Khitouche.

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