Une saison oléicole catastrophique

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D’après les prévisions de la direction locale des services agricoles, la récolte oléicole risque de battre le record des saisons les plus faibles en production : seuls 200 mille quintaux d’olives sont prévus contre plus de 800 mille l’an dernier

Seuls 200.000 quintaux d’olives sont prévus pour la campagne oléicole de cette année, selon les prévisions de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Tizi-ouzou. Ce qui représente une quantité d’huile ne dépassant pas de 3.600.000 litres, alors que la production de la saison dernière était de plus de 14.400.000 litres. La cueillette des olives connaîtra, cette année, une saison de vaches maigres au niveau de la wilaya de Tizi-ouzou. En effet, et d’après les prévisions de la direction locale des services agricoles (DSA), la récolte oléicole risque de battre le record des saisons les plus faibles en production. Il ne s’agit, selon les prévisions de la DSA, que de 200.000 quintaux qui sont attendus. Une baisse draconienne de rendement qui équivaut, selon la même source, à moins du quart de la production enregistrée l’année dernière. C’est le cas de le dire, puisque la saison oléicole 2010 avait atteint 821.760 quintaux. La wilaya de Tizi-Ouzou qui dispose d’un patrimoine oléicole d’une capacité de plus de 33 mille vingt sept (33 027) hectares et d’une moyenne de production de près de 743 120 quintaux, fait partie des premières régions à alimenter le marché national et même international en huile d’olive. Mais, pour cette année, même la consommation locale risque de ne pas être couverte par la faible production prévue. Ainsi, les oléiculteurs vont devoir faire face à une année des plus éprouvantes. La DSA parle d’un rendement d’une moyenne de sept (7) quintaux d’olives à l’hectare, contre 29 quintaux durant la compagne de cueillette de l’an passé. Les quantités d’huile obtenues la saison dernière ont fait la joie des producteurs étant plus que satisfaisantes. Pour une meilleure illustration, les statistiques du service de l’organisation de la production et de l’appui technique (SOPAT) affichaient pas moins de 14.400.000 litres obtenus la saison écoulée. Ceci, au moment où le volume attendu pour la saison actuelle n’est estimé qu’à 3.600.000 litres. Les raisons de cette importante diminution de la récolte peuvent s’expliquer par de nombreux facteurs, à commencer par les facteurs naturels. Ainsi, les oliviers, dont la plupart sont des arbres centenaires, n’ont pas pu résister aux saisons de chaleur éprouvantes, ces dernières années, qui ont occasionné des feux de forêts qui ont ravagé plusieurs hectares d’arbres. En plus des premières pluies, qui ont fini d’achever les boutons juvéniles. Ceci, en plus d’autres facteurs humains, dont le abandon des champs par leurs propriétaires. Cet état de fait a déjà été déploré par les oléiculteurs et d’autres citoyens de la région. A travers les champs, les faibles résultats de la saison de cueillette sont vérifiables de visu. Les oliviers ne sont ornés que de quelques grains épars. Par ailleurs, l’inquiétude s’est déjà emparée des producteurs, mais plus encore des consommateurs du produit essentiel extrait des olives à savoir l’huile. Eux qui vont devoir payer le prix fort afin de s’en approvisionner.

L’huile d’olive va, une nouvelle fois, devoir faire face à la loi de l’offre et de la demande, dictée notamment par les spéculateurs. Ainsi, si la saison passée le litre d’huile se marchandait entre 350 et 400 Dinars le litre, cette année, il devrait atteindre, selon certains observateurs, les 600 Dinars. Les plus avertis des citoyens, ne comptant plus sur un produit de production récente, ont déjà commencé à s’approvisionner en huile émanant de la production de l’année dernière. En quantités réduites, celles-ci ne devraient pas suffire. Mais en attendant, le consommateur se demande quelle serait la solution afin de ne pas en être privé et de pouvoir consommer, cette année encore, ce produit aux mille remèdes.

T. Ch.

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